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Nouvelles du PAYS DE L' OURS

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Vidéo d’une ourse et son ourson en Ariège – octobre 2022

Très belles images d'une ourse et son ourson pris en caméra automatique en Ariège en automne dernier. On peut observer les deux animaux avec leur pelage et leur réserve de graisse pour l'hiver.

Une étude scientifique explique un comportement de l'ours

Une étude scientifique polonaise appuie que le comportement de l'ours de se frotter aux arbres, en plus d'y laisser son odeur, lui permettrait de repousser les parasites comme les tiques, grâce à la sève des arbres.

Voici la surprenante raison pour laquelle les ours se frottent aux arbres

Qui ne se souvient pas de cette scène du "Livre de la jungle" dans laquelle Baloo, le sympathique ours lippu, se frotte contre un palmier en chantant "Il en faut peu pour être heureux" ? Il s’avère qu’il y a une explication scientifique à ce comportement étonnant.

Agnieszka Sergiel, professeure adjointe à l'Institut de conservation de la nature de l'Académie polonaise des sciences, et ses collègues se sont penchés sur les raisons qui poussent certains ours à se gratter vigoureusement le cou, la poitrine ou le dos contre des arbres. Les biologistes savent depuis longtemps que les ursidés se frottent souvent contre les arbres pour y laisser leur odeur. Cela leur permet de signaler leur présence aux mâles de leur espèce— et donc de marquer leur territoire— mais aussi d’attirer les femelles.

Pommade protectrice

Mais Agnieszka Sergiel et ses confrères avancent une autre théorie dans une étude récemment publiée dans Journal of Zoology. Les ours bruns adopteraient ce comportement… pour se prémunir des tiques. En effet, de nombreux arbres produisent de la sève ou de la résine aux effets antifongiques et antiparasitaires. Les animaux qui s’y frottent pourraient ainsi se servir de ces substances comme d’une pommade protectrice et se prémunir de certains parasites hématophages.

Les chercheurs ont testé cette théorie en attrapant une cinquantaine de tiques de type Dermacentor reticulatus dans des prairies à l'extérieur de Wrocław, dans l’ouest de la Pologne. Ils les ont ensuite placées une à une au centre d’un tube en silicone transparent dont l’une des extrémités était recouverte par un tissu imbibé d’eau et l’autre par du papier filtre sur lequel avaient été versés de la térébenthine et du goudron de hêtre.

Automédication

Les scientifiques ont alors observé le comportement des tiques pendant plusieurs minutes afin de savoir vers quelle extrémité du tube elles allaient se diriger. Ils ont constaté qu’elles essayaient à tout prix d’éviter celle avec le papier filtre, et donc avec la térébenthine et le goudron de hêtre. Ces substances sont pourtant connues "pour attirer les ours et susciter [chez eux] l’envie de se frotter", comme l’explique l’équipe de chercheurs dans leur étude.

Les ours se frotteraient ainsi contre les arbres dans un souci d’automédication : les résines produites par ces végétaux les protégeraient contre certains parasites. Aussi épuisante soit-elle, cette activité leur permet également de déposer leur odeur dans leur environnement. Du gagnant-gagnant.

Documentaire Arte « Dans les Pyrénées, jamais sans mon patou »

"Le chien Montagne des Pyrénées veille sur les troupeaux depuis des siècles. Il est aujourd’hui indispensable pour apprendre à nouveau à partager la montagne avec les prédateurs"

https://www.arte.tv/fr/videos/113398-003-A/dans-les-pyrenees-jamais-sans-mon-patou/

Olivier de Robert : La Réalité et le Ressenti

Meilleurs voeux 2023

J' ouvre l'année nouvelle dans ma page ariégeoise avec ... Olivier de Robert!

Retrouvez le: au "Relais de Poche " la petite librairie de Verniole (09), pour la présentation de son livre CD<<Cathares, le destin inachevé>>

et à la Pastorale de Sète pour un voyage dans les Cévennes à Malbosc

La vie paisible des bouquetins, revenus dans les Pyrénées

Après avoir disparu du versant français de la montagne, le bouquetin est désormais bien implanté dans les Pyrénées ariégeoises — même si l’espèce reste classée en danger de disparition. Avec un naturaliste du Parc naturel régional, Reporterre est parti à la recherche de ces gracieux quadrupèdes.

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Ce reportage s’inscrit dans notre série La balade du naturaliste : une randonnée à la découverte d’une espèce ou d’un milieu exceptionnel, en compagnie d’un passionné, qui nous explique.

Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, reportage

La brise caresse les téméraires jonquilles, encerclées par la neige. Dans la vallée, le village d’Aulus-les-Bains se réveille. Julien Canet s’interrompt soudainement de marcher. Il me fait signe d’approcher et chuchote : « Les voilà, regarde ! » Dans l’oculaire de la longue-vue apparaît le majestueux mammifère. La profondeur de son regard jaune safran est saisissante. Ses cornes, finement annelées, sont massives. Une barbe noire recouvre son menton.

Chaque semaine, au printemps comme à l’automne, Julien emprunte les sentiers rocailleux des montagnes ariégeoises. Avec une mission : débusquer et suivre le bouquetin des Pyrénées, car il est chargé de sa réintroduction pour le Parc naturel régional (PNR) des Pyrénées ariégeoises. Depuis 2014, onze lâchers y ont été organisés et quelque 180 spécimens y gambaderaient aujourd’hui. Une renaissance pour cet ongulé au passé tourmenté.

« Cette espèce a côtoyé des animaux préhistoriques, comme l’ours des cavernes et le mammouth, dit, fasciné, le naturaliste et photographe. Contrairement à eux, il a survécu au changement climatique » — soit les périodes de très grands refroidissements typiques de la fin du paléolithique. La quantité incroyable d’ossements retrouvés dans la grotte ariégeoise de la Vache et les célèbres peintures pariétales de la grotte voisine de Niaux révèlent qu’il était une des proies favorites des Magdaléniens [1].

« Le plus malheureux, c’est que la seule chose à laquelle il n’a pas su s’adapter… c’est l’Homme ! » Au Moyen-Âge, l’apparition des armes à feu a en effet signé le début du déclin de l’espèce [2]. En 1910, elle avait disparu des Pyrénées françaises. Versant espagnol, le dernier bouquetin a succombé à l’aube du XXIe siècle. « L’histoire aurait pu s’arrêter là, poursuit Julien. Mais en juillet 2014, trois femelles et six mâles d’une sous-espèce vivant au nord de Madrid ont été réintroduits. Un moment émouvant ! »

Quelque 180 spécimens gambaderaient aujourd’hui.

Tombé la veille, un voile blanc recouvre le paysage. Jumelles en bandoulière, Julien quitte la route et s’enfonce dans la forêt. Un faucon crécerelle danse dans le ciel, frôlant la cime des conifères. Des fèces trahissent le passage matinal d’un chevreuil. Les bouquetins, eux, semblent vouloir jouer aux fantômes. « Pendant trente ans, l’Espagne a refusé de donner à la France des bouquetins. Là-bas, ils sont chassés et le commerce est fructueux : certains trophées dépassent les 15.000 euros. Les Espagnols craignaient qu’on leur pique le business. » Pour débloquer la situation, les autorités françaises ont classé l’animal comme « espèce protégée » avant même sa réintroduction.

L’agent du PNR s’agenouille. Dans la neige fraîche, des ribambelles de traces laissent imaginer le ballet de la nuit passée. Le mammifère aux cornes torsadées en forme de lyre est là, quelque part. Nous reprenons notre chemin. « La réintroduction, c’est comme si tu passais une commande sur Amazon, s’amuse Julien. Tu leur dis combien tu en veux, puis ils les capturent à la sierra de Guadarrama, un massif montagneux ibérique. » Des analyses et prises de sang sont effectuées pour s’assurer de la bonne santé des animaux et ainsi éviter qu’ils ne contaminent la faune indigène et les troupeaux de bergers français [3]. Les animaux présentant des pathologies sont relâchés ou euthanasiés. Les autres grimpent dans des caisses pour dix longues heures de camion… avant de retrouver leur liberté en terre inconnue.

Le naturaliste finit par quitter les pinèdes. Enfoncés dans la poudreuse, nous progressons lentement en direction d’un col. Encore quelques pas et la vallée se révèle. Julien pose son sac, installe le trépied de sa longue-vue et s’assoit. À présent, observation et patience sont les maîtres-mots.

Dans les mois qui suivirent la première réintroduction, deux bouquetins furent engloutis dans une avalanche. Les expatriés n’étaient pas parvenus à trouver un quartier d’hiver suffisamment sécurisé. Au fil des années, ils ont fini par s’adapter. Julien connaît maintenant leurs moindres habitudes. À la lisière de la forêt, deux mâles se reposent allongés sous les arbres. « Ils ont dû descendre pour s’abriter de la neige. » Leur faculté de mimétisme est parfaite. Difficile, à l’œil nu, de les différencier des rochers.

« Les bouquetins sont des animaux grégaires… Mais garde à l’anthropomorphisme : il n’y a pas “le papa, la maman et les enfants”. » Au printemps, les femelles, appelées les « étagnes », s’isolent pour mettre bas. Elles se regroupent ensuite pour former les « chevrées », des hardes dont les mâles sont exclus. Durant l’été, les jeunes cabris sont éduqués par leur mère. Puis le rut signe le retour des mâles, polygames, l’automne venu. Enfin, tous resteront réunis jusqu’à la fin de l’hiver pour multiplier leurs chances de survie.

Le premier point d’observation offre un paysage à couper le souffle.

Acrobate, un isard rumine sur une pente abrupte. Le mutisme de la montagne est rompu par le battement d’ailes d’un milan royal, migrateur de retour d’Afrique. « Je rêverais de voir passer un ours juste là, sous mes yeux… » Pendant un temps, Julien travaillait à l’expertise « dégâts ours ». À l’appel des bergers, il montait en estive pour déterminer si le plantigrade était à l’origine des cadavres qu’il avait sous les yeux. « La problématique de l’ours, c’est l’arbre qui cache la forêt. Aujourd’hui, le mal-être des éleveurs est dû à la mondialisation, à la PAC [la Politique agricole commune], aux consommateurs qui préfèrent acheter de la viande hongroise plutôt que locale. L’ours, comme le bouquetin, on l’a exterminé ! Il est donc légitime qu’on répare nos conneries. »

Le seul véritable prédateur des bouquetins est l’aigle royal. Le rapace souverain pousse les adultes à la chute ou enserre les cabris en plein vol. « C’est pour ça que les bouquetins ont horreur de tout ce qui vient du ciel. Dès qu’ils entendent les pales d’un hélicoptère, c’est panique à bord. Ils s’affolent et peuvent se tuer. Même chose avec les drones ! »

La liste rouge officielle de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) France considère l’espèce en danger de disparition. Cette classification s’appuie notamment sur la taille et l’aire de répartition de la population : « Ils sont aux alentours de 450 dans les Pyrénées françaises, mais ce chiffre est exponentiel. En réalité, l’espèce ne s’est jamais aussi bien portée. » Julien décide de changer de lieu d’observation. Il avance sur une crête vertigineuse, bousculé par les rafales de vent, et atteint un sommet. Un couple de gypaètes barbus, vautours aux 2,75 m d’envergure, tournoient dans le ciel parsemé de nuages. Julien s’assoit dans la neige. À nouveau, la patience est de mise.

Un, deux, trois, quatre… Vingt bouquetins apparaissent finalement en contrebas. L’euphorie gagne immédiatement le spécialiste. Il attrape sa longue-vue, prend de quoi écrire et commence le travail d’identification des animaux. « Rouge à gauche et à droite… ? On dirait du blanc ! » Avant d’être relâchés, les bouquetins ont été équipés d’une étiquette sur chaque oreille. Un code couleur qui fait figure de pièce d’identité. Julien sourit : « Jusqu’à présent, je n’avais observé que trois des dix bouquetins lâchés en octobre dernier. En voilà maintenant huit. Je suis soulagé de voir qu’ils vont bien. Parfois, le stress est trop fort et ils meurent dans les heures qui suivent le lâcher. »

Pourtant, son regard est teinté d’un brin de déception. Quelque chose le tracasse. « Deux cabris seulement semblent avoir passé le premier hiver. L’année dernière, en mai, ils étaient une dizaine. Cela ne fait pas beaucoup de survivants. » Le soleil commence à décliner. En quelques heures, la neige a presque entièrement fondu et nos empreintes disparaîtront bientôt. Il est temps de faire demi-tour.

Les carnets de Jean Marie

https://www.facebook.com/francis.fontes.5/videos/3888548164569667/

LES CARNETS DE JEAN-MARIE , un court métrage de Francis Fontés en hommage à Jean Marie Claustre , le « facteur du Mont Ceint » un vieux berger ariégeois , plein d énergie et de vie, décédé récemment à 91 ans . Si, vous passez un jour la-haut , par ce superbe sommet ariégeois du Cousserans , pensez à lui Pic_de_Girantes.JPG

"Magabre à Gabre et la fuite des loups"

Tiré du livre d'Olivier de Robert : "Contes et légendes d’Ariège", aux éditions de Borée. Magabre.jpg Il était un temps clair dans les limbes des siècles que ni mes pères ni moi n’avons connu pour de vrai. Pourtant, chacun en parle comme s’il en sortait, les yeux pleins de lumière et la voix enchantée. Mais tout de même, laissez-moi vous conter un petit bout de rêve, un trois fois rien de rire venu de mes coteaux.

L’histoire se passe à Gabre, ou comme ailleurs, quelques anciens pour qui la vie est devenue un joyeux complément parlent parfois du paradis perdu, qu’ils nomment "autrefois".

De sa belle voix d’ancien…

Dans les récits des plus vieux d’entre eux revient çà et là le souvenir de Magabre, le joueur de vielle à roue (1). Magabre venait donc chaque année à la fête, le premier dimanche d’août, pour faire danser tout le village. Il n’avait pas son pareil pour faire trotter les impotents et gigoter les vieilles filles, et l’on aurait raté cela pour rien au monde, pas même pour une poussée de champignon  ! Quand tout le monde avait usé sa semelle sur les bourrées et les marches, le vieux Magabre lâchait quelques notes plus douces et chacun venait se poser au pied de l’estrade.

De sa belle voix d’ancien, il racontait alors les histoires glanées au hasard des villages. On savait ainsi, la fuite des chèvres de Camarade, la maladie des vaches de Sabarat, les galanteries du meunier du Mas d’Azil et les amours des uns et des autres. Mais il fallait attendre que ces babillages locaux s’épuisent avant que le musicien ne raconte la belle histoire de la branche de houx accrochée au manche de son instrument… Le dernier miracle que la commune ait connu. Le seul d’ailleurs, tant il est vrai, comme dit le poète "Entre Tardieu et Coudère, jamais n’a passé Dieu".

Sur les accords de sa vielle

Un jour de sa jeunesse, Magabre vint faire danser la vie sur les accords de sa vielle roue. Il rentra tard, enivré du doux vin vendu en contrebande de l’autre côté des monts. Si tard et si enivré qu’un des chemins, le traître, le perfide, se déroba à sa vue. Pris par la nuit en un lieu mal connu, il tourna en vain, réclamant à la lune un peu de compassion.

Mais soudain d’un bois sombre, il vit surgir une ombre, puis deux et trois, énormes. C’était là quelques loups qui attendaient l’aurore pour apaiser leur faim. Les trois loups gris tournaient en attendant que l’homme ne trébuche, pour en faire leur déjeuner. Magabre, le malheureux, devinait en lui-même l’épitaphe funèbre qu’allait lui composer un poète des Bordes : " Chaque chêne semblait enfanter une bête. Ces brigands l’escortaient en silence, la tête basse, la langue en feu pendante, l’œil ardent. Le flairaient, et déjà le mâchaient sous leur dent…". Voyant se resserrer le cercle des loups, le malheureux trembla… : "L’infortuné joueur, sentant sa dernière heure, baisait sa vielle – hélas ! Son seul amour qu’il pleure – lorsqu’un rameau de houx vint froisser en sifflant. L’aigre rebec qui grince et gronde, et va ronflant…".

En effet, le son dut être affreux lorsque sa vieille roue grinça sous un buisson de houx… Les loups, honnêtes bêtes, prirent peur en l’instant et, battant en retraite, prirent la fuite vers les bois  !

Magabre, fou de joie, tourna alors la roue aussi vite qu’il put, faisant un bruit de rage pour les pauvres ysengrin. Vingt générations au-delà de ce temps, on racontait encore la honte des vieux loups, fuyants devant une branche de houx. (1) La vielle à roue est un instrument à cordes, frottées par une roue en bois au lieu d’un archet.

Expédition Deep Time

Cinq jours après leur descente dans la grotte de Lombrives (Ariège), les membres de l'expédition Deep Time sont en forme. Ils sont encore dans la phase d'installation. Ils passent 40 jours sous terre pour étudier l'adaptation du corps humain à la perte de repères. "Nous n'avons pas de nouvelles et c'est plutôt une bonne nouvelle...", annonce Coralie Jugan responsable communication de l'expédition Deep Time, en Ariège. Cinq jours après l'entrée dans la grotte de Lombrives, où ils vont passer 40 jours, les membres de l'équipe sont en forme et continuent de s'installer. La phase logistique n'est pas terminée.

Les quinze participants sont en train de déployer un laboratoire, des ordinateurs, bref la partie scientifique de l'expédition souterraine. La phase d'étude d'un confinement extrême sur le cerveau pourra ensuite commencer.

A l'extérieur de la grotte, un ange-gardien veille sur l'équipe

Une seizième membre de l'expédition vit actuellement dans des conditions plutôt rudes. Jérémy Roumian, lui, est à l'extérieur, devant l'entrée de la grotte de Lombrives. Ils vit sous une tente (et sous la neige depuis ce vendredi matin). Directeur des opérations, il est en quelque sorte l'ange-gardien de l'expédition. Il veille sur le "sas" faisant le lien entre l'intérieur et l'extérieur, il gère les déchets remontés chaque jour à l'entrée de la grotte. C'est lui qui sera alerté en premier en cas d'incident, accident ou maladie.

Des participants ont-ils déjà perdu la notion du temps ?

De l'avis de journalistes qui ont passé les premières heures dans la grotte avec l'équipe, la vie sous terre est "ultra déphasante dès le deuxième cycle", c'est à dire au bout de deux jours et deux nuits.

Selon eux, au moins une des participantes de Deep Time serait peut-être désynchronisée au bout du deuxième jour ; elle aurait déjà perdu la notion du temps. Les membres de l'expédition n'ont aucun repère de temps. C'est justement l'un des objectifs de ces 40 jours sous terre : étudier les effets de la perte de repères sur le cerveau et le comportement.

Les quinze confinés volontaires remonteront à la surface le 22 avril, de façon très progressive afin de se ré-adapter à la vie en surface. Ils retrouveront alors la notion du temps et l'infini plaisir des rayons du soleil.

DES IMAGES DE CETTE MISSION HORS NORME https://actu.orange.fr/societe/videos/ariege-deep-time-les-images-de-cette-mission-hors-norme-CNT000001xLLYd.html

Mémoires de montagnards de la Haute Ariège

Vous connaissez mon attachement pour un de ces derniers territoires de France, adossé à l'Espagne : la Haute Ariège Retrouvez dans ma page ariègeoise , un documentaire précieux qui vous emmène dans la VALLEE D' ORLU. Une vallée, chargée de souvenirs où mes pas m' on conduit bien des fois

Mémoires de montagnards de la Haute Ariège

https://www.youtube.com/watch?v=-TxGZ7gcyb8&t=200s orlu.jpg Un documentaire sur la mémoire orale de certains montagnards de la Haute Ariège. Des témoignages émouvants et pleins de sincérité. La mémoire est un trésor précieux qui disparait peu à peu... Travail de collecte de la mémoire orale à travers les interviews de 16 montagnards, réalisé sur 4 villages de la Haute Ariège dans les Pyrénées : village de Mérens Les Vals, l'Hospitalet Près l'Andorre, Orgeix et Orlu.

Ce brave ours qui arrose les fiers Ariégeois

Fabrice Nicolino · Mis en ligne le 30 novembre 2020 · Paru dans CHARLIE Hebdo - l'édition 1479 du 25 novembre

L'année 2020 est aussi une année noire pour les ours. Après la mort de Cachou dans les Pyrénées françaises en avril, hier, dimanche 29 novembre, c'est de l'autre côté des Pyrénées qu'a été abattue Sarousse, ourse espagnole, lors d'une chasse... au sanglier. Entre les deux, un ours mâle avait également été abattu en Ariège. Un département où, selon la préfecture, le plantigrade attaquerait beaucoup plus qu'ailleurs. À moins que ce ne soit l'Ariège qui ait la dénonciation facile pour des histoires de gros sous ?

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C’est cocasse, car c’est à la fois un secret bien gardé, bien qu’il soit de polichinelle pour ceux qui suivent le dossier.

L’ours des Pyrénées est-il bien le responsable de toutes les attaques qui entraînent des indemnisations de l’État ?

Les associations Ferus et Pays de l’ours révèlent l’existence d’un tour de passe-passe croquignolet.

Le 7 avril 2020, le préfet de la Région Occitanie publie le bilan des « dommages d’ours sur le massif des Pyrénées françaises ». Le texte est net : « Au total, 1 173 animaux et 36 ruches ont été imputés directement à l’ours. » Ce communiqué, public, est repris par la presse, mais pas celui du 15 mai, pour la raison simple qu’il reste dans les tiroirs de la préfecture.

Or le second est une copie (presque) conforme du premier, qu’il rectifie radicalement en notant : « C’est donc 562 animaux et 36 ruches qui ont été indemnisés lorsque l’ours est ou semble responsable du dommage. » Du simple au double. Et ce n’est pas tout. Cette fois, on écrit sans gêne ou presque : « De plus, 447 animaux de dossiers indéterminés ont été indemnisés suite à la prise en compte des éléments de contexte local. »

L’Ariège, seul département visé

Contexte local ? Ferus et les autres ne l’expliquent pas, mais Charlie va tenter d’apporter sa contribution. Le texte préfectoral – le deuxième – livre ce qui pourrait bien être un indice de taille : « Les départements des Pyrénées-­Orientales, de l’Aude et des Pyrénées-Atlantiques restent peu ou pas concernés par les dommages liés à l’ours brun alors que 82 % des dossiers du massif ont été réalisés dans le ­département de l’Ariège. »

Mazette, quel ours ! Alors qu’il est désormais présent, grâce à des naissances, d’un bout à l’autre du massif pyrénéen, l’animal ne commettrait ses méfaits que dans le seul département de l’Ariège, probablement pour ennuyer les gros durs de la gâchette locale, fortement soutenus par une classe politique du coin que l’on qualifiera d’insolite et parfois distrayante. L’ours, cet ami des nécessiteux. •

Dans une video, des hommes masqués et armés menacent de rouvrir la chasse à l'ours en Ariège

Est-ce une blague ou une réelle revendication des anti ours ? Dans une video adressée de façon anonyme à plusieurs médias dont France 3, des hommes masqués et armés sont filmés dans la nuit. Ils dénoncent la politique de l'Etat sur l'ours et annoncent la réouverture de la chasse en Ariège.

Des Racines & Des Ailes : Au cœur des Pyrénées

pyrenees-2596053-1920.jpg Dans ce numéro , issu de la collection « Passion Patrimoine » , nous allons partir à la rencontre de personnalités fortes  qui vivent les Pyrénées intensément.

Le géographe Pierre Torrente survole le fameux GR10. Ce sentier de grande randonnée longe la ligne de crêtes depuis le Pays Basque jusqu'aux Pyrénées Atlantiques. Des paysages jalonnés de pics élancés , de vallées profondes et lacs de couleur émeraude.

Marcheur émérite, il accompagne ensuite Arnaud Spani, un photographe qui réalise des clichés d' hommes et de femmes qui oeuvrent pour préserver l' identité de ces montagnes, qu' ils soient charpentier ou berger.

A Bagnères de Luchon, avec l ' historienne de l' art Pauline Chaboussou, nous découvrons les allées immenses, thermes monumentaux et villas extravagantes qui racontent la naissance du tourisme, à la fin du XIXème siècle. Cette découverte se termine se termine à Superbagnères, où fut édifié un palace d'altitude, au lendemain de la première guerre mondiale.

En Ariège l'historienne dresse l 'inventaire des églises romanes qui sont la marque de la petite région du Cousserans. Elles dévoilent , derrière leurs façades aux reflets rose-orangés, des décors médiévaux préservés.

A Saint-Lizier, l'ancienne capitale du Cousserans , un chef cuisinier généreux s' est installé dans l'ancien palais des évêques, face à la cathédrale inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l' Unesco. Paul Fontvieille aime y magnifier les meilleurs produits bios de cette région

Dans le refuge de Maupas, à 2400m d'altitude, les marcheurs peuvent compter sur l'énergie et la bienveillance de Léah Bosquet, la gardienne. Pour la première fois, elle gravit le Pic du Maupas avec Lara Amoros, l'une des 30 femmes guides de haute montagne en France. Un itinéraire vertigineux au-dessus des paysages exceptionnels du Piémont.

Sur les hauteurs du Parc National des Pyrénées, Alexandre Garnier et Franck Reisdorffer comptabilisent les bouquetins juvéniles. Presque disparus en 2014, ils sont aujourd'hui plus de 200 à s'ébattre en toute liberté, grâce au programme de réintroduction.

Nous terminons ce voyage par une randonnée en raquettes, avec le géographe Pierre Torrente. Il parcourt le Val d' Aran, une enclave espagnole sur le versant français du massif. La randonnée est couronnée par une étape au refuge de Montgarri ; où Français et Espagnols partagent chaleureusement une même passion , les Pyrénées

Pour voir le documentaire dans son intégralité

https://www.france.tv/france-3/des-racines-et-des-ailes/2079747-passion-patrimoine-les-pyrenees-au-coeur.html

ils n'ont pas parlé...

Le virus n'a pas tout tué : 4 aveyronnais ont préféré prendre 4 prunes plutôt que de donner leur coin à champignons...

LA FOLLE DES PYRENEES

Feuilleton

Comme dans tous les lieux géographiques et anthropologiques, anecdotes, légendes, faits historiques participent à composer l’histoire fabuleuse des Pyrénées. Ainsi toute la mémoire, de cette cordillère qui relie l’Atlantique à la Méditerranée, étincelle des mille feux qui émanent des récits qui peuplent ses territoires et les souvenirs de ses habitants. Ainsi en Ariège, au dix neuvième siècle, une femme hante par sa présence insolite les montagnes du Vicdessos. C’est cette histoire que je vais vous conter en m’inspirant du récit de René-Jean Pagès « La folle des Pyrénées » aux Editions Empreinte.

EPISODE 1

Au début de l’année 1814, alors que la France est sujette aux pressions prussienne à l’est et à celles hispano-anglo-portugaise au sud. L’Ariège occupant le centre du massif pyrénéen qui possède sa plus grande largeur à cet endroit (120kms), se présente donc comme un véritable rempart naturel qui se dresse contre les mouvements militaires ennemis. Dans ce contexte, le 7 janvier 1814, les lecteurs du « Journal de l’Ariège »découvrent un article de Paul Bascle de Lagrège dont le récit relate des faits qui se déroulent dans un coin reculé de cette Ariège, précisément dans le haut canton de Vicdessos, aux confins de la France, de l’Andorre et de l’Espagne.

L’article s’intitule : « Histoire d’une femme trouvée entièrement nue sur les hautes montagnes du canton de Vicdessos ». Cet article s’appuie sur des procès verbaux qui constatent les faits. Près du hameau de Suc au pied du Mont Calm. Au fin fond d’une vallée sombre et luxuriante de végétation, sombre et surplombée par de hauts reliefs, d’intrépides chasseurs se sont aventurés dans ces profondeurs et se trouvent pétrifiés d’étonnements en apercevant sur un versant de cette vallée une femme entièrement nue ! Grande, sale, longue chevelure, elle est là debout sur un roc, mais après avoir poussé un cri d’effroi, elle prend la fuite à la vue de ces chasseurs. La nouvelle de cette découverte parvint au hameau de Suc et le lendemain de nombreux habitants se lancèrent à la recherche de cette pauvre femme, ils s’embusquèrent pour la surprendre et finalement s’en saisirent. Elle se débat, refuse les vêtements qu’on lui impose, alors on lui lie les mains, alors elle manifeste bruyamment son désaccord et sa colère ! Arrivée au presbytère de Suc, accueillie par le prêtre sa colère s’estompe pour faire place à l’abattement. Elle se tait et sa tristesse et son désarroi s’expriment par des larmes et des gémissements. La pauvre angoissée chancelle et elle tombe à genoux en prononçant ces paroles : « Dieu ! que dira mon malheureux époux ». Ses larmes abondantes semblent la calmer, ensuite elle tombe dans l’indifférence. Elle s’est exprimée en français. Malgré son visage livide et décharné une noblesse semble s’échapper de son attitude et de ses propos. Le curé comprend que cette femme est étrangère, qu’elle n’appartient pas à la classe du peuple. Ce prêtre, ému, manifeste un vif intérêt et son affection pour cette mélancolique plongée dans de grands malheurs. Il l’héberge dans une chambre pour passer la nuit et prend des précautions pour prévenir son évasion. Mais celles-ci s’avérèrent insuffisantes ! Car le lendemain, elle avait disparu !

Elle reparut quelques jours après sur la cime d’un pic accessible aux aigles et aux chamois, toujours aussi nue, les quelques hardes qui lui furent imposées, ayant été retrouvées abandonnées. Toutes les tentatives pour la reprendre demeurèrent infructueuses et les tentatives pour connaître son nom et son pays restèrent vaines. On pense avec ses paroles qu’elle est l’épouse d’un Français et qu’ils passèrent en Espagne pour un long exil à la suite des évènements de la révolution française. Ce serait lorsqu’ils se résolurent à revenir dans leur patrie, en arrivant au pied des Pyrénées qu’ils trouvèrent des brigands qui les assaillirent, les dépouillèrent de tout et tuèrent le mari. La malheureuse qui supporta l’horreur sanglante de l’assassinat en perdit la raison et alors en proie à ses désordres mentaux, erra égarée sur les crêtes et dans les pentes des montagnes de ce coin perdu des Pyrénées ariégeoises. On la voit quelques fois cueillir des plantes sauvages, nager dans un lac, longer des torrents en quête de nourriture. Cependant l’hiver approche et le curé et les habitants s’inquiètent pour la pauvre femme. La neige recouvre les sommets et après que troupeaux et bergers aient rejoint les villages, la froidure s’installe et engourdit le pays. Va-t-elle survivre à cet hiver ?

EPISODE 2

Pour commencer, il est important de préciser que les événements du premier épisode, décrits dans l’article du 7 janvier 1814 par Paul Bascle de Lagrège, sont relatifs à des faits qui se sont déroulés au cours d’une période qui s’étire entre 1801 et 1808, sans doute au cours de l’année 1807. Ces faits que j’ai contés au présent, participent à la constitution de l’assemblage historique de cette époque en reliant les histoires locales à la grande histoire de France. En s’exprimant différemment nous parlerons des liens entre la micro-histoire et la macro-histoire. Alors dans ce moment des années 1806-1808, où en sommes-nous au sein de cette macro histoire ?

L’illustre personnage de l’Histoire de France à ce moment, s’appelle Napoléon, Napoléon 1er, sacré Empereur des Français en décembre 1804. Un sacre qui survient quinze ans après le début de la révolution en 1789 et cinq ans après le coup d’état du dix huit Brumaire en 1799. Au début de l’automne 1806, l’Empereur vainc les Prussiens à Léna et en 1807 il remporte la victoire de Friedland sur les Russes.Russes. A la suite des intrigues qui furent menées par les Français avec le Roi d’Espagne Charles IV et avec son fils Ferdinand prince des Asturies qui tous deux se trouvent être faibles et imbéciles, un soulèvement populaire se déroule à Madrid en mai 1808. L’insurrection gagnera l’Espagne entière malgré la courte accession au trône espagnol du frère de Napoléon : Joseph 1er Bonaparte. Et en juillet 1808, c’est un véritable coup de tonnerre qui explose dans le contexte européen avec la première défaite napoléonienne à Baïlen, en Andalousie, où l’armée affamée et assoiffée de 18000 hommes du Général Dupont est encerclée par les insurgés espagnols. La fin de l’occupation française en Espagne s’effectue en 1813. Nous savons combien la micro-histoire de notre « folle » dans les Pyrénées se trouve induite par la macro-histoire de la Révolution française et de l’Empire « Bonapartiste », en fournissant les déterminants essentiels du destin de cette femme. En effet, la révolution l’amène à fuir avec son époux en Espagne, et l’abrogation des mesures d’exil par Bonaparte en 1799 leur fournit la possibilité d’un retour dans leur terre natale.

D’après l’auteur de notre livre, ce retour eu lieu en 1801 et c’est à San Julia de Loria en Andorre que se serait produite l’agression fatale du mari de notre femme sauvage. A la suite de ce terrible drame, choquée et désemparée, elle aurait fuit et aurait vécu sur les pentes du Montcalm (3077m), après avoir franchit la frontière, puis sur celles du val de Lartigues dès le printemps 1801 jusqu’en 1805. Avant de rallier les tranquilles montagnes de Bassies qu’elle quitte en 1806 pour rejoindre le vallon de Saleix et finir les les premiers mois de 1807 dans la vallée voisine de Suc. Où elle s’installa principalement dans le bois de Bernardouse. Tous ces déplacements se faisant sous les effets de l’instinct de cette femme et des pressions issues de la fréquentation de son territoire par les chasseurs et les contrebandiers. Du refuge que constituait ce bois, vit-elle en juillet 1807, occupé à herboriser, le botaniste helvétique Augustin de Candolle en mission botanique et agronomique, mandaté par le ministre de l’Intérieur du gouvernement impérial ? Lui ne la vit sûrement pas car il n’aurait pas manqué de rapporter une telle rencontre !

En cette fin d’hiver 1808, le curé et les habitants de Suc s’inquiètent du sort de la malheureuse. Cet hiver 1807-1808 fut d’une extrême vigueur. En février, un froid polaire s’abattit sur le Vicdessos avec une intensité inouïe. La température s’abaissa jusqu’à atteindre des niveaux inégalés. La neige tomba en abondance pesant de tout son poids sur la terre gelée. Calfeutrés dans leurs maisons, les habitants de Suc avaient grelotté jusqu’au mois d’avril et ce n’est qu’au mois de juin que la froidure recula, trois semaines avant l’été. Alors sans doute cette pauvre femme aura-t-elle été dévorée par des animaux ou bien aura-t-elle succombé au froid et à la faim ou à une avalanche et sans doute gît-elle, ensevelie, sous des monceaux de neige. Mais quel ne fut point leur étonnement, au retour de la belle saison, de la voir réapparaître, avec sa chevelure blonde, sur les hauteurs accoutumées. Cette longue chevelure couleur d’or qui lui vaut son surnom de « la bloudino ». Sa réapparition fut considérée comme une résurrection, comme un prodige, comme un mystère.

En effet comment, dans sa nudité, avait elle bravé l’un des pires hivers que le Vicdessos ait connu ? Pour le curé cela tenait du miracle, de l’œuvre divine. A quelles facultés insoupçonnées avait-elle fait appel pour survivre ?

EPISODE 3

Voici une femme traumatisée par l’attaque qu’elle a subi, immergée dans un profond état de choc émotionnel et qui brutalement se trouve confrontée à devoir affronter une exigeante situation de survie et forcée à une adaptation extrême aux contraintes de son environnement. Elle aurait pu d’elle-même dans sa détresse rejoindre la société des Hommes, au contraire, son traumatisme lui impose la fuite et la peur vis-à-vis de cette société humaine. Cette femme n’est pas Marie Angélique le Blanc (Femme d’origine amérindienne décédée en France, voir son histoire dans Wikipédia), ses origines ne l’ont pas dotée de qualités propices pour affronter sa situation nouvelle. Sa « folie » la confronte tout à coup au monde sauvage de la montagne pyrénéenne. Mais peut-être son anormalité lui fournit-elle un état mental utile pour s’adapter à sa nouvelle vie de « sauvageonne ». Ne fallait-il pas être folle pour vivre de cette manière et endurer les rudes conditions d’une vie en plein air ?

Dans sa vie sauvage cette femme doit se nourrir, s’abriter, se protéger des dangers des animaux et du climat, dormir en paix, s’orienter et l’on constate qu’elle y parvient fort bien ! En effet cette femme fait preuve d’une adaptabilité exceptionnelle au milieu dans lequel elle vit. Il s’avère alors que sa plus grande ennemie c’est la société civilisée. En effet celle-ci ne tolère finalement point son existence sauvage et le désordre que cela provoque. Cela lui sera fatal ! Elle a rejeté tout habillement et l’on imagine ce que sa nudité en ce début du 19ème siècle peut provoquer comme réactions. Nous avons vu que les autorités veulent à tout prix la vêtir et qu’elle refuse systématiquement tout vêtement. Ainsi elle n’a plus de problèmes d’habillement et c’est un souci en moins, mais elle doit toujours se nourrir. Comment manger ? Elle pratique la cueillette : fruits, plantes, racines… Peut-être aussi la pêche, enfin elle mange suffisamment pour vivre et affronter les aléas du climat. Il est établi aussi que des femmes l’aident en lui fournissant de la nourriture. Tout cela est possible une partie de l’année, mais l’hiver que mange-t-elle ? Alors dans ce cas ne serait-il pas plus judicieux d’hiverner et de dormir un maximum de temps à l’abri des intempéries et du froid hivernal ? Est-ce qu’elle a mis en place cette hivernation ? Cependant, dormir c’est possible, mais la biologie de son corps de femme n’est pas prévue pour survivre dans le froid et sans nourriture. Alors sachant qu’il n’y a pas de miracle possible, qu’elle n’a pas de qualité extrahumaine, dans quelles conditions ces hivers se sont-ils déroulés pour elle dans ces montagnes ? Nous y reviendrons.

En Avril 1808, Napoléon arrive à Bayonne où il va demeurer pour effectuer des tractations en vue de l’attribution du trône d’Espagne qui finalement est octroyé à Joseph Bonaparte, son frère. Tout le printemps se déroule sous la pression des évènements espagnols. Le 6 juin 1808, la junte de Séville déclare la guerre à la France. La guerre d’indépendance pour l’Espagne commence. En ce même mois d’avril, le maire de Suc, Jean Franc est informé par le maire de Vicdessos de l’état d’une circulaire préfectorale informant du désir de « Sa Majesté Impériale » de visiter les départements du midi de la France et donc l’Empereur était susceptible d’honorer de sa présence le département de l’Ariège. Celui-ci se trouve au contact géographique direct avec l’Espagne qui s’enflamme. Dans ce contexte depuis la fin mai de cette année 1808, toutes les vallées frontalières sont en état d’alerte et des patrouilles militaires composées de soldats et de membres de la Garde nationale sédentaire s’installent sur les crêtes frontières. Avec les conditions produites par l’éventuelle visite de l’Empereur et cette guerre franco-espagnole, le maire de Suc qui se doit depuis une circulaire du 22 décembre 1803, de signaler aux autorités « tous les évènements qui peuvent porter la plus légère atteinte à la tranquillité publique, ainsi que les moyens qui auront été pris pour les réprimer », se retrouve dans une position délicate. En effet, dans ce contexte la présence de la « folle », malgré son innocence, devient gênante et risque d’attirer de sérieux ennuis à ceux qui ont la responsabilité de l’ordre civil. Pour ceux-là, la « sauvageonne » devient indésirable. Pour elle, il en est fini de sa tranquillité et tout cela va sceller son sort !

Une réunion se tient chez le maire de Vicdessos rassemblant des hommes de la commune de Suc. Le juge de paix du Vicdessos est aussi alerté. Une battue de grande envergure est alors déclenchée qui mobilisa des membres de la Garde nationale sédentaire. Cette mobilisation témoigne de l’importance et de l’urgence qu’il y avait à réaliser cette battue. Les recherches sont rapidement opérées et les traces que notre femme laisse dans la neige la trahissent. Elle est alors vite repérée. Une fois arrêtée, car il ne s’agit plus de capture, « la sauvageonne » est transférée chez le juge de paix M.Vergnies, à Vicdessos, pour y être interrogée. Cela se passe un dimanche du début du mois de juin, le jour de la Pentecôte. Le lundi 6 juin 1808, la folle est extraite de sa cellule pour être emmenée à Foix, escortée de deux gendarmes à cheval.

A suivre…

Météo. L'effet de foehn sur les Pyrénées provoque des ciels spectaculaires

Ce mardi matin, les Pyrénéens se sont réveillés sous un ciel inhabituel. Les plus matinaux ont eu l'occasion d'admirer un spectacle aussi beau qu'étonnant dans une ambiance volcanique. 5f8eb646d094c_volcanic_1-5049272.jpg

On ne se lasse jamais d'admirer le ciel. A chaque jour, c'est une nouvelle proposition de formes et de couleurs. Mais ce mardi matin, 20 octobre, au lever du jour, il était particulièrement remarquable car d'un orange profond.  Le vent chaud apporté par la tempête Barbara qui souffle violemment sur la région serait à l’origine de ces couleurs féeriques. Un phénomène lié à ce que l'on l'appelle l'effet de foehn.

Voici ce qu'ont pu découvrir ceux qui vivent dans les Pyrénées en Cerdagne.
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Cambre d’Aze ce matin depuis le col du calvaire, la Sortida de sol, couleurs de foehn et de vent de sud @camino_piveteau

Ou encore au-dessus de l'Ariège où le ciel était tout aussi féérique EkwuSY9XEAA4Nun.jpg

Ce matin, le ciel d' @ax3domaines nous a réservé un spectacle grandiose !

L'effet de foehn, un phénomène typique des montagnes

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Ces phénomènes sont relativement fréquents sur les Pyrénées. En effet, la chaine de montagne crée par flux de sud de belles barres de foehn sur les versants nord. L’air s’élève, car plus chaud, au contact des versants sud du massif. Après humidification, il s’assèche en redescendant versants nord et s’échauffe. Un nuage se forme alors sur le versant au vent et se dissipe sur le versant sous le vent. Créant un camaïeu de couleurs dans les teintes de la couleur orange.

Ces couleurs sont souvent le prélude à un changement de temps. Elles sont souvent annonciatrices de l'arrivée de précipitations. Précipitations qui sont confirmées par Météo France dans les heures qui viennent.

C'est un article de France Info 3 Occitanie

Bonne nouvelle et belles images ...

LA LETTRE D'INFO DU PAYS DE L' OURS

Au moins 10 oursons en 2020 !

5 femelles suitées ont déjà été repérées cette année : 2 femelles avec 3 oursons, 1 femelle avec deux oursons et 2 femelles avec 1 ourson. Et ce n'est peut être pas fini, d'autres portées peuvent encore être détectées d'ici la fin de l'année

Une compilation des dernières vidéos des caméras automatiques du Réseau Ours. Un bonheur à voir et à revoir ! et de magnifiques images des mâles présents en Béarn.

PAIN AU CHOCOLAT ou CHOCOLATINE ?

C'est la nouvelle chronique d'Olivier de Robert

https://www.youtube.com/watch?v=hExewYcgUiM

PORTRAIT D'UN ARIEGEOIS : Brice DELSOUILLER

C'est un film sur ARTETV Depuis quatorze ans, Brice parcourt chaque été avec ses bêtes de vastes pâturages situés à 3 000 mètres d’altitude. Il a découvert dans l'immensité des Pyrénées la liberté ultime de courir jusqu’à l’épuisement sur des pentes raides, des crêtes escarpées, des terres rocailleuses et inhospitalières. Portrait d'un pâtre solitaire et marathonien de haut niveau.

BRICE, UN VACHER A L'ASSAUT DES PYRENEES

Réalisation :Sandrine Mörch _2016

https://www.arte.tv/fr/videos/064565-024-A/geo-reportage-brice-un-vacher-a-l-assaut-des-pyrenees/

Brice Delsouiller est éleveur et athlète de haut niveau. Sa passion : le skyrunning, une course à pied de l'extrème qu'il pratique dans les hauteurs des Pyrénées à 1500 mètres d'altitude. Entre deux compétitions, il s'occupe de son troupeau de 400 vaches. Rencontre avec un homme extraordinaire, épris de liberté, de simplicité et amoureux de la nature.

DES NUAGES PLEIN LA TÊTE

La -haut dans l'Aston

C'est un livre aux éditions Michel Lafon

" Enfant, déjà, je rêvais de solitude, de longues marches, de grands espaces hors du monde et du temps. En grandissant, vivre libre est devenu une évidence, une nécessité. Certains se résignent et se laissent guider, d'autres se dressent et écrivent leur destin. Ma liberté, je l'ai trouvée en suivant un écho, un souffle. Je suis devenu paysan et pâtre au cœur des Pyrénées. À l'écart du troupeau, du haut des cimes, une utopie est devenue réalité. Des nuages plein la tête, je voyage, immobile... "

RANDONNEE A LA CABANE DE QUIOULES

Vous êtes dans l'Aston!

L'Aston c'est où ? Il faut être ariégeois, ou avoir été passeur ou contrebandier pour le savoir et pour le pointer sur la chaîne pyrénéenne ! Le massif de l'Aston est frontalier au Nord avec l'Andorre par un chapelet de sommets et de crêtes déchiquetées frôlant les « 3000 » voisins, limité à l' Ouest par les vallées d'Ax et d'Ariège , à ,l' Est par celle du Vicdessos et au Sud par le plateau de Beille. Le massif de l' Aston est l'un des plus sauvages d'Ariège. Vous pouvez marcher 2 jours sans y rencontrer quiconque !

C'est ici à la cabane de Quioulès que vous Brice Delsouiller sur son estive avec son troupeau. La cabane se trouve à 1611m d'altitude. Vous pourrez même y dormir, outre une partie réservée au berger vous y trouverez 6/8 places en bas-flanc et une cheminée.

Comment y aller : à pied l' été (ou en raquettes l'hiver ! voir dans GEOLOGICA-rando http://www.geologica-rando.com/actus-rando/pyrenees-rando-massif-de-laston)

A partir du village des Cabannes et après avoir traversé celui d'Aston , rejoignez le parking du barrage de Riète (1100m) Il vous faudra ensuite 2h/2h30 pour arriver à la cabane

Du barrage de Riète (1100m) , on rejoint le ruisseau de Quioulès que l' on traverse sur une passerelle métallique . Le sentier monte en lacets dans la hêtraie et passe un verrou glaciaire au col du pas de la Cabre (1400m) pour rejoindre en contre-bas le ruisseau que l'on franchit sur une passerelle (1332m). On le longe alors rive droite pour atteindre à la sortie de la forêt la jasse de Ranques et le traverser à nouveau à la passerelle de la Coume de Jas (1498m). Le sentier se transforme en piste et- la remonter en suivant la conduite forcée du captage de Quioulès jusqu' à l' immense jasse marécageuse et atteindre la cabane de Quioulès (1611m) (compter 5h de marche A/R pour 500m de dénivelé).

Le lendemain - idée de rando- montez au Pic de la Sabine (2561m) magnifique belvédère , mais ce n'est pas une rando de petite fille !

En route pour la cabane en hiver! PICT0010.JPG NB Attention , vous trouverez dans certains topo-guides ariégeois -le pic de la Sabine en raquettes . Cette rando est un itinéraire sportif qui se déroule dans un magnifique site sauvage, réservé à des montagnards confirmés et autonomes. Contentez-vous d'atteindre la cabane de Quioulès (1611m) ( et peut-être y passer une belle nuit!) L'été il y a du monde ! Succès peut-être du au berger!

Le Routard voit dans l’Ariège le département idéal

lu dans La Dépêche du Midi

Dans le monde des affaires, c’est ce qui s’appelle "avoir du nez". Sortir un guide touristique un mois à peine après la fin du confinement pourrait apparaître comme une gageure à certains ! Pas au président de l’agence de développement touristique ni au fondateur du Guide du routard. Ce dernier estime que "les Français sont à la recherche de terroir, de l’authentique et du vrai". Et Philippe Gloaguen d’asséner : "ça correspond à la conception que j’ai, moi, de l’Ariège".

Un sentiment partagé par Thierry Bessous, le journaliste qui a effectué deux longs séjours sur place, en juin et septembre 2019, pour mettre en lumière les pépites de ce département. "J’ai sillonné le territoire pour restituer ce qu’il est. Je me suis vraiment régalé. Je sillonne toute la France depuis plus de 20 ans, mais il n’y a pas beaucoup de départements qui peuvent se targuer d’avoir la moitié de leur surface classée en parc naturel régional. On peut se lancer dans l’eau, dans l’air, découvrir des paysages souterrains fabuleux. C’est une destination complète, idéale pour les gens qui vont devoir rester en France."

À l’ADT, Henri Nayrou boit du petit-lait. Lui aussi s’agace parfois d’entendre des Parisiens confondre Ardèche et Ariège. "On gagne à être connu, insiste le président de l’ADT qui égrène sa phrase fétiche comme un mantra : "Longtemps, on a eu les défauts de nos qualités. On finira par avoir les qualités de nos défauts."

2500 km de sentiers balisés

Sans chanter les louanges de la Covid-19, il est certain que l’Ariège est comme le dit Thierry Bessous le département "idéal" pour profiter de l’envie de nature, après deux mois de confinement. Et aux Ariégeois eux-mêmes qui s’inquiètent de voir un flot de touristes les "envahir" au risque de leur amener des virus, l’auteur du guide rappelle l’essentiel : "L’Ariège est un département de montagne et la montagne est grande. Il y a beaucoup de possibilités. Je ne crois pas à un afflux majeur ou à du surtourisme en Ariège. Il y a suffisamment de secteurs où aller. Imaginez, 2 500 km de sentiers balisés dans en montagne dans ce département, ça permet ce tourisme un peu de côté que recherchent les gens, loin des grandes concentrations !" L’Ariège, c’est le département rêvé pour les vacances en somme.

Le Guide du Routard Ariège, Hachette

fb-ariege.1582855.jpg Montségur. Profiter de la vue depuis Montségur, c’est un moment très fort. Et j’associerais, avec un petit pas de côté, les gorges de la Frau.

La route Ax Quérigut. J’ai eu un coup de cœur, vraiment, pour une des plus belles routes de l’Ariège. La route qui mène au Donezan, d’Ax à Quérigut. Il faut vraiment s’arrêter au col de Pailhères, depuis lequel on peut même voir la Méditerranée quand il fait beau. Puis, on redescend vers le Donezan, où l’on découvre une atmosphère plus méditerranéenne. C’est très surprenant en Ariège…

Intervention d’Henri Nayrou, le président de l’ADT : "Vous avez bon goût. On a fait passer le Tour de France sur cette route en 2008. C’est un enchantement."

Tourtouse. C’est un petit village méconnu, à 15 km de Saint-Girons, dans le Volvestre. Il y a une petite rivière qui fait le tour du village avec un petit théâtre de nature… Superbe !

"Et on y trouve le meilleur Azinat de l’Ariège"*, ajoute Henri Nayrou

Le château de Foix, Mirepoix et Montségur.

Je suis venu deux fois en Ariège. Et à chaque fois, ça a été un grand moment d’émotion. Je suis émerveillé par Foix et son château. Je connaissais l’histoire des comtes de Foix, de Gaston Fébus. Le château de Foix nous y plonge encore plus. Magnifique. Il y a aussi la grotte de Niaux, Mirepoix, les randos pédestres, et évidemment Montségur puisque le catharisme m’a toujours interpellé. J’ai entendu dire que des gens cherchent le Saint Graal à Montségur.

"C’est une anecdote non vérifiée", répond Jean Jacques Michau, le président du Pôle d’Équilibre Territoriaux Ruraux Ariège. Mais effectivement, beaucoup de touristes viennent à Montségur et posent la question."

Jusqu’à 30 % de clients en plus

7800€ du pôle d’équilibre territorial et rural de l’Ariège, qui regroupe les communautés de communes, plus un coup de pouce spécifique du Couserans (3500€), bientôt 10000euros des fonds européens… Rentrer dans la collection prestigieuse du Guide du Routard, ça a un coût… comme faire venir le Tour de France. Mais dans les deux cas, les retombées attendues sont bien supérieures. D’après Philippe Gloaguen, le fondateur du Routard, l’expérience montre que "Le Guide du Routard amène 30% de clients en plus aux hôteliers référencés".

Le Routard himself l'a dit : l'Ariège est le "département idéal"... Nous on le savait, mais ça nous a fait découvrir qu'il y avait d'autres départements !

PORTRAIT D'UN ARIEGEOIS : Brice DELSOUILLER

C'est un film sur ARTETV

https://www.arte.tv/fr/videos/084796-003-A/a-100-brice-delsouiller-skyrunner-et-eleveur-dans-les-pyrenees/

Brice Delsouiller est éleveur et athlète de haut niveau. Sa passion : le skyrunning, une course à pied de l'extrème qu'il pratique dans les hauteurs des Pyrénées à 1500 mètres d'altitude. Entre deux compétitions, il s'occupe de son troupeau de 400 vaches. Rencontre avec un homme extraordinaire, épris de liberté, de simplicité et amoureux de la nature.

DES NUAGES PLEIN LA TÊTE

La -haut dans l'Aston

C'est un livre aux éditions Michel Lafon

" Enfant, déjà, je rêvais de solitude, de longues marches, de grands espaces hors du monde et du temps. En grandissant, vivre libre est devenu une évidence, une nécessité. Certains se résignent et se laissent guider, d'autres se dressent et écrivent leur destin. Ma liberté, je l'ai trouvée en suivant un écho, un souffle. Je suis devenu paysan et pâtre au cœur des Pyrénées. À l'écart du troupeau, du haut des cimes, une utopie est devenue réalité. Des nuages plein la tête, je voyage, immobile... "

MONTSEGUR Temple cathare

Montségur.jpg « Tout au fond de la France, comme un joyau déposé à ses pieds , s’élève une ruine auguste … Montségur ! … Sanglant, incendié , il est tombé comme une rose rouge du sein de l’Occitanie blessée …. Sept siècles ont passé depuis la Croisade, sept siècles ont labouré le sol cendreux de l’histoire occitanienne , ensevelissant la haine , ouvrant aux tendres fleurs de l’avenir de nouveaux printemps…. »

Dans cette nouvelle page de GEOLOGICA-rando consacré au pays de mes origines l'Ariège et dans cet article sur MONTSEGUR, j'avais envie de commencer par ces quelques lignes sorties de la bibliothèque de ma grand-mère ,

(Montségur – temple cathare) et rendre ainsi hommage à une cousine lointaine, romancière ariégeoise oubliée , Isabelle Sandy (1884 – 1975). livre paru en 1962

Retournons un instant au XIIIè siècle, au moment où se déchaîne la fureur des chevaliers du Nord. Eux, ils allaient par les chemins pour expliquer l’Evangile dans la langue d’oc. Ils se proclamaient bons chrétiens , « parfaits ». Le pays occitan les appelait « Bonshommes et Bonnes Femmes ». L’histoire les a appelés les cathares.

Dans la vidéo précédant cet article Oilvier de Robert , le conteur ariégeois au cours d'une soirée de confinement du Printemps 2020, nous raconte avec brio cette page tragique ariégeoise sortie de l'histoire occitane du XIII ème siècle.

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