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Que diable allait-il faire à Pézenas
DANS LES PAS DE MOLIERE
à lire dans TELERAMA 3901 16/10/24 par Kilian Orain
Le dramaturge n'y a séjourné que trois fois. Pourtant , la cité occitane aux ruelles fourmillant d' artisans le vénère . Son coeur médiéval aux murs ocres invite à la balade.
"Molière", "Molière", "Molière": le nom orne nombre de façade de Pézenas, paisible cité du Sud nichée entre Béziers et Montpellier. Du cinéma aux plaques commémoratives , il est partout! Pourtant, le dramaturge français , né Jean Baptiste Poquelin en 1622, n'y a fait que quelques passages. Lorsqu'il quitte Paris , âgé d'une vingtaine d'années et déjà criblé de dettes, il sillonne les routes de France avec sa troupe de l'Illustre Théâtre, s'arrêtant en tout et pour tout trois fois à Pézenas, entre 1650 et 1656 pour y jouer ses pièces. Assez pour que Marcel Proust déclare: " Si jean-Baptiste Poquelin est né à Paris , Molière est né à Pézenas"
Dès l' entrée dans la ville , par l'avenue François Hue, un buste du dramaturge guette les passants. En face , le Grand Hôtel, Molière abrite aussi quelques statues de l'homme de théâtre. Lequel s' affiche même au sol, peint au pochoir dans les rues de cette cité médiévale. La petite commune mérite qu'on s'y arrête et qu'on s'y promène, à pied, pour goûter à l'atmosphère douce et solaire. les façades ocres, colorées, et les vieilles pierres en constitue le coeur. Il faut s'engouffrer dans les traverses (rue du Château, Mercière, Alfred-Sabatier, Triperie-Vieille) débouchant sur de petites places ( Ledru-Rollin, Etats-du-Languedoc, République), des restaurants ou es boutiques d'artisans. Car Pézenas abrite un florilège de bijoutiers, de céramistes, (Taupinette et compagnie), des maroquiniers, (Le Hameau des artisans), ou des maîtres verriers ( Atelier Eva Luca). Au fond de la petite impasse Simon-Ducros se trouve se trouve aussi la ferronnerie d' art ACB proposant oeuvres et objets de décoration. Présents dans chaque rue ou presque, les hôtels particuliers témoignent qu riche passé politique et commercial de la ville, qui accueillit à travers l'histoire marchands de drap, de cuir, de bois ...
Au bout du cours Jean-Jaurès, l'une des artères entourant le centre historique de la ville , on emprunte la porte Faugères, une large arche de pierre débouchant sur l' ancien ghetto juif, établit au XIIIè et XIVè siècles. Tout de suite à gauche , l'étroite rue de la Juiverie , en pente, mène en quelques pas à la butte du château. Seule une majestueuse porte en bois rappelle la présence du monument, rasé en 1632 sur ordre de Richelieu. En redescendant, on tombe sur la place Gambetta. Y trône en majesté l'ancienne maison consulaire, un bâtiment médiéval où les députés de la région se rassemblaient au XVIIè siècle lors des états généraux du Languedoc., alors province autonome du royaume. Et où Molière joua plusieurs fois. Aujourd'hui, le bâtiment accueille des artisans d'arts locaux dont il est possible d' admirer le travail. Non loin , rue François-Oustrin, l' hôtel particulier des barons Lacoste, du nom d'une riche famille de marchands de draps, est l'un des plus prestigieux de la ville. Affecté à des expositions , il se visite, en accès libre. Depuis ses escaliers en pierre , on observe de magnifiques voûtes en croisée d'ogives. A l'entrée une plaque rappelle le passage de Molière. Le dramaturge n'est jamais loin... Outre son sous-sol entièrement consacré aux traditions locales, il abrite également une salle dédiée à Molière. Elle retrace les séjours du comédien à Pézenas et donne à voir l'un de ses deux fauteuils - l'autre, dans lequel la légende raconte que le dramaturge serait mort, est conservé à la Comédie-Française. Longtemps perdu, le séant a été retrouvé il y a peu. On dit que c'est depuis ce fauteuil , alors installé à la boutique de son ami, le barbier Gély, que Molière observait les passants. Certains, lui auraient d'ailleurs inspiré des personnages, comme celui de Lucette dans la comédie-balet Monsieur de Pourceaugnac(1669). A l'étage du musée , on admirera les toiles colorées des premières années d'un peintre de la région, Gérard Calvet (oeuvres exposées jusqu'au 3 novembre) Et en sortant, la fameuse boutique du barbier Gély a été réaménagée en un musée qui évoque de manière ludique le chanteur-poète et roi de la contrepèterie , Boby Lapointe (1922-1972). En 1966, l'enfant de la ville avait composé la chanson L'Ami Zantrop en hommage au patron du théâtre
VISITER
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En été les alentours de Pézenas comptent nombre de domaines viticoles à découvrir. Pour les fans absolus de Molière, la Grange des Près ouvre ses portes en Juillet et en août, hors week-end et jours fériés. Le dramaturge y séjourna, à deux reprises , acceuilli par le prince de Conti. En juin ne pas rater l'incontournable festival Molière (théâte, danse, arts vivants...)
- A une vingtaine de minutes l'étang de Thau se découvre en toute saison: balades, loisirs nautiques, dégustations d' huîtres...
DORMIR
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Pratique pour sillonner la ville à pied, le Grand Hôtel Molière offre des chambres simples et spacieuses , avec un rapport qualité-prix correct. A partir de 81€ la double. hotelmolière.fr
- Pour un séjour tout confort , l' ancienne Distilleriede Pézenas, transformée en hôtel, propose des chambres cossues et de séduisants équipements : spa, piscine, restaurant et bar. A partir de 80€ la double . garrigae.fr
SE RESTAURER
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A l' Atelier (14, rue Conti), une carte resserrée mais généreuse . Ne ratez pas la rouille de seiches à la sétoise en plat. Et le mi-cuit au chocolat et à l'huile d'olive en dessert. Environ 30€ pour un menu complet.
- Pour le dîner. Chez Paul (9 rue Albert-Paul-Alliès n) offre le cadre chaleureux d'une petite cour extérieure, ou d'une belle salle voûtée. Au menu, une cuisine traditionnelle et de saison. Mention spéciale aux linguines et leurs palourdes à,la cr^me d'aïl. Un régal.
La randonnée comme remède, pas à pas
Vallée du Haut Giffre
Interview
Sylvain Tesson : «La marche m’a remis d’aplomb, physiquement et mentalement, elle dissipe les nuages noirs»
L'écrivain Sylvain Tesson, qui a parcouru le monde et escaladé tout ce qu'il trouvait sur son chemin (montagnes, cathédrales, immeubles, maisons…), se livre dans Sur les chemins noirs (Gallimard) à un voyage intérieur. Intérieur car, pour une fois, il sillonne son propre pays. Intérieur car, meurtri physiquement et psychologiquement par un grave accident et un deuil, il a fait de cette marche une opération de rééducation et une tentative de réconciliation avec lui-même.
Vous aviez déjà pratiqué la marche avant votre accident ? N’était-ce pas trop lent pour vous ?
Je l'avais pratiquée, oui, mais seulement en tant qu'alpiniste. En montagne, on appelle cela la «marche d'approche». C'est un peu comme un parvis avant d'attaquer la montagne. Ou les escaliers avant l'amour. Après mon accident [en août 2014, il a chuté de près de 10 mètres en escaladant la façade d'une maison, à Chamonix, alors qu'il allait rendre le manuscrit de son récit Bérézina, ndlr], je ne pouvais plus gambader de la même manière, cette marche a été aussi une rééducation. Jusqu'alors, la marche évoquait plutôt un séjour en thalassothérapie. En France, c'est une activité forcément paisible. C'est un petit pays tellement peuplé, on ne peut même pas s'y perdre. Cela me fait penser à cette affiche électorale de François Mitterrand, «La Force tranquille» : il est en premier plan avec, en fond, un paysage français.
Etiez-vous très différent à l’arrivée, au-delà des aspects mécaniques et physiques ?
Tout marche ensemble, les aspects physiques sont justement essentiels. La marche m’a remis d’aplomb, physiquement et psychologiquement. Elle m’a apporté un vrai rétablissement moral. J’avais des périodes très sombres avant de partir. La marche dissipe les nuages noirs. J’ai aussi vécu cette marche de façon médiévale, presque arthurienne. Traverser les forêts rend très sensible au merveilleux de la nature. Il faudrait prescrire à tous les accidentés la marche dans la nature avec nuits à la belle étoile.
Vous abattiez quand même 30 ou 40 kilomètres par jour !
Oui, mais ce n’était rien pour celui que j’étais avant, un sportif en très bonne condition physique. J’allais bien alors, comme va bien un adolescent : j’étais en surchauffe permanente, dans un état d’excitation générale. Surchauffe que j’entretenais en mettant du fioul dans la machine, le fioul étant l’alcool. Dans cet état d’exaltation, je négligeais beaucoup ce qui m’entourait. Depuis l’accident, j’ai arrêté complètement l’alcool. Il me reste quelques petits pincements de nostalgie parfois, mais ils disparaissent vite avec la découverte des matins limpides. J’ai découvert la chance que j’avais de vivre dans ce pays, et de pouvoir simplement marcher, ce qui n’était pas évident juste après la chute. Dès que j’ai compris que j’allais retrouver l’usage de mes jambes, je n’ai pensé qu’à cette marche.
Cet accident fut comme un rite de passage à l’âge adulte ?
Même plus qu'adulte : quand j'étais encore à l'hôpital, cette chute de dix mètres de haut m'avait fait vieillir de cinquante ans. Je suis passé de l'état de sportif en très bonne santé à celui de vieille dame en convalescence. Les premiers pas ont été très laborieux. Comme si chacun d'eux était une escalade. Après, j'ai découvert à la marche des vertus que je ne soupçonnais pas, un principe de thermodynamique, qui favorise non seulement les idées mais aussi un auto-entretien général de tout le corps. J'ai recommencé l'escalade, mais de façon raisonnable. Maintenant, j'utilise des cordes. Et surtout, je ne fais plus d'escalade en solo. Vous savez ce qu'en disent les alpinistes ? «Si tu tombes, c'est la chute, et si tu chutes, c'est la tombe.»
La montagne est le dernier espace sauvage ?**
*Malheureusement non, dès qu’on l’approche de très près, les empreintes humaines sont partout. Lorsque vous grimpez une paroi, vous découvrez une multitude de pitons plantés dans la roche. C’est un grand débat actuellement entre les alpinistes et tous ceux qui pratiquent la montagne. Il existe par exemple un mouvement qui s’appelle «Mountain Wilderness», pour la préservation de l’aspect sauvage de la montagne - autrefois, pour se rapprocher du «wilderness» anglais, on utilisait cette très belle expression d’«espaces adamiques»* -, qui a entrepris de préserver les parois rocheuses des pitons. Les pitons sont un peu à la montagne ce que les ronds-points sont à la plaine, un aménagement du territoire sur le granit. Avant, les alpinistes retiraient leurs pitons au fur et à mesure de leur grimpée. Aujourd’hui, les pitons sont posés à la perceuse, avec des chevilles à expansion.
La montagne n’est plus un espace préservé. Il y a des refuges partout. Même dans les «gouffres effroyables» dont parlait Chateaubriand. On voit bien la marque de l’aménagement du territoire. Si on est attentif, on verra aussi le balisage, qui signale le moindre sentier de randonnée.
Votre itinéraire ne suit pas la diagonale du vide ?
C'est une notion du siècle passé. C'était un terme de la Datar [remplacée en 2014 par le Commissariat général à l'égalité des territoires]. Cette diagonale traversait la France de la Meuse aux Landes. Cette ligne était tracée à partir des faibles taux de densité de la population. C'est d'ailleurs l'itinéraire qu'a suivi l'écrivain Jacques Lacarrière pour écrire Chemin faisant (Fayard, 1974). Il arrivait de Grèce, après le coup d'Etat, et ne voulait voir personne. C'était aussi mon objectif. Je voulais retrouver le silence. Le silence, c'est quand on entend enfin les insectes xylophages, ceux qui rongent le bois.
Mon itinéraire est aussi inspiré de la littérature des agences d’aménagement du territoire et des cartes IGN. Quand j’étais à l’hôpital, à l’été 2015, j’ai entendu aux informations le compte rendu d’un rapport commandé par le Premier ministre sur l’hyperruralité. Ce terme m’a interpellé. Au critère démographique, on avait ajouté un critère d’éloignement administratif, les distances avec les CHU, les prisons ou les préfectures… Il y a toujours une arrière-pensée à l’aménagement du territoire, on vous parle de proximité du CHU en ayant en tête le contrôle, les impôts et les prisons. Les liens routiers avec les ronds-points et les zones d’activité commerciale ne résoudront jamais la désubstantialisation des campagnes. Nous avons tous traversé des villages vides, qui semblent morts. Ils ne font qu’ajouter un désastre à la catastrophe.
J’ai quitté cet itinéraire à la sortie du Massif central car je voulais rejoindre le littoral. Je voulais que cette marche s’achève au bord d’une falaise sur la mer. Les falaises du Cotentin étaient parfaites. Mais, depuis le Mercantour, le trajet reste diagonal.
Est-ce si différent de marcher en France et en Sibérie ?
En France, on assiste à ce que Braudel appelle «l’extrême morcellement». Le paysage change constamment, à la simple échelle du pas. Le temps d’une marche, on peut ainsi observer différents aspects géologiques, quand on passe d’un sol calcaire à un sol granitique par exemple, ou au gré des changements climatiques, culturels et architecturaux. Le paysage français est une œuvre de marqueterie extravagante. Lorsque l’on marche en Sibérie, on assiste au contraire à un spectaculaire déploiement d’uniformité, le paysage reste le même sur des immensités, jour après jour. Avancer pendant deux semaines sans voir la moindre variation peut apporter l’ivresse d’une longue traversée en mer.
La mosaïque française dit beaucoup sur l’inutilité des débats sans fin sur «une» identité nationale. Les paysages français devraient décourager tous les combats de coqs. La singularité française réside justement dans cet extrême morcellement.
Quels sont les paysages qui vous ont le plus bouleversé ?
On revient toujours aux paysages qui nous sont familiers, on aime mieux ce qu’on connaît bien. Mes paysages de prédilection sont provençaux. Ceux du Mercantour, les Alpes-de-Haute-Provence, la Vésubie. Je les ai fréquentés dès l’enfance, j’en aime toutes les odeurs, la sécheresse. J’aime cette terre qui ne retient rien. Les paysages humides, au contraire, m’inquiètent : à force de vivre sur des terres qui retiennent l’humidité, les gens qui y habitent retiennent aussi les secrets, c’est peut-être une forme de folie. Je préfère la chaleur exubérante du Sud.
La marche est-elle aussi une histoire de rencontres ?
Ce n’était pas mon objectif de départ. Je voulais vraiment faire une marche d’évitement. J’ai pris les chemins les plus écartés. Mais, du coup, les rares rencontres n’en sont que plus marquantes. Elles étaient toutes surprenantes et je ne les oublierai pas. Elles sont gravées dans ma mémoire. Je me souviens d’une vieille dame accrochée à son village déserté comme une naufragée à un radeau. Les gens que j’ai croisés n’avaient pas du tout les mêmes conversations ni les mêmes centres d’intérêt que les citadins. Ils ne parlent pas de l’actualité, mais de leur écosystème, des arbres, des champignons, du temps… J’ai retrouvé aussi les animaux et les végétaux qui se cachent, qu’on ne veut pas voir, les araignées et les orties par exemple.
La marche vous rappelle-t-elle vos études de géographie ?
La géographie physique me passionnait, elle permet de lire les paysages, ses accidents, ses plis et replis. Les plaques tectoniques ou un changement géologique y sont lisibles. Mais davantage en Mongolie qu’en France. En Mongolie, vous pouvez prendre des chemins sans qu’il y ait de trace de passage humain, les traces des précédentes invasions sont effacées depuis longtemps. En France, même sur une paroi des Grandes Jorasses, on tombe sur toute une quincaillerie de pitons, tout un écomusée.
Vous remarcherez en France ?
C’était une étape. Un moment de méditation, de reconstruction. J’ai pu constater à quel point la marche en plaine permet cette échappée réflexive. Je pense qu’on ne peut pas philosopher en escaladant les montagnes, tout notre esprit est mobilisé par le terrain, par le bloc d’après. Aujourd’hui, je peux recommencer à partir plus loin, en Grèce ou en Chine.
Comment sont créés les chemins de randonnée que vous empruntez?
Juliette Baëza – Édité par Louis Pillot – 13 août 2024 à 6h55 . Un article de SLATE
De l'exploration du territoire à l'ouverture d'un sentier, il faut compter plusieurs années###.
Pour que les vacanciers arpentent les itinéraires parfois subtilement camouflés dans la nature, il faut un travail bien rodé en amont. Depuis 1947 et la création des premiers chemins de grande randonnée (GR), un dur labeur de paperasse, de balisage ou encore d'entretien permet à la carte de France d'être traversée par de si nombreux sentiers pour marcheurs.
Le premier à s'être penché sur la question est Jean Loiseau, un passionné de randonnée qui parcourt l'Hexagone en long, large et travers après la Première Guerre mondiale. Il crée ainsi les couleurs de signalisation du GR: deux traits blanc et rouge. Le premier GR –le GR3– est inauguré à Orléans en 1947. Puis suivent le GR1 en Île-de-France l'année suivante et le GR TMB au mont Blanc en 1951. Aujourd'hui, il existe 304 chemins de grande randonnée, qui quadrillent plus de 70.000 kilomètres dans le pays.
«Il existait des sentiers dès la fin du XIXe siècle, mais l'idée d'un schéma directeur d'itinéraires balisés sur l'ensemble du territoire est née juste après la guerre, précise Séverine Ikkawi, directrice des relations extérieures de la Fédération française de la randonnée pédestre. L'initiative était alors élitiste, portée par des messieurs qui occupaient des postes importants et qui étaient motivés par le fait d'échapper au milieu urbain et de retrouver le contact avec la nature.»
Les locaux, cheville ouvrière des chemins de randonnée
Ces origines bénévoles ont demeuré jusqu'à aujourd'hui. Ce sont toujours les férus de randonnée qui, sur leur temps libre, s'occupent d'une grande partie de la gestion des itinéraires d'excursion. Près de 9.000 volontaires répartis dans toute la France se consacrent ainsi à la découverte, au balisage et à l'entretien des sentiers. Car si l'on pourrait croire que les communes, l'Office national des forêts (ONF) ou les parcs naturels en sont à l'origine, ce sont en réalité les locaux, fins connaisseurs de leur région, qui proposent les parcours de randonnée.
«La création d'un itinéraire repose sur les gens du coin, les bénévoles de la fédération qui voient le potentiel d'un espace et se disent que ça vaut le coup de tracer un sentier, souligne Séverine Ikkawi. Ce sont forcément des gens du cru qui sont capables d'identifier où et comment faire passer les randonneurs sur un itinéraire qui va les emmener hors des sentiers battus.»
Pour ce faire, ils composent avec la réalité du terrain existant: très souvent, les chemins imaginés partent d'un sentier déjà présent. «Les itinéraires sont créés sur la base des chemins ruraux déjà existants donc le côté défrichage, création de la trace, sont extrêmement rares, indique la membre de la Fédération. En revanche, ensuite, il y a tout l'entretien!»
Chaque bénévole a ainsi sous sa responsabilité un kilométrage de GR qu'il doit baliser et entretenir. Chaque année, deux passages sur le chemin sont obligatoires pour vérifier qu'il est praticable par les 18 millions de marcheurs estimés en France. Sinon, les volontaires s'occupent des menus travaux de défrichage et d'entretien des routes. En cas de dégâts importants, ce sont alors les collectivités territoriales qui leur viennent en aide.
Par ailleurs, toutes les publications autour des chemins de randonnée français reposent également sur ce réseau de bénévoles. Charge à eux d'écrire les descriptifs et de mettre en avant les points naturels ou culturels à admirer sur les sentiers.
Des étapes à respecter
Pour autant, le travail des volontaires demeure très encadré par la Fédération française de la randonnée pédestre. En plus d'une formation de deux jours en moyenne –facultative mais fortement encouragée–, l'association décerne aux bénévoles une carte officielle de baliseur afin de justifier de leur statut sur le terrain. «Être aménageur/baliseur ne s'improvise pas, souligne Séverine Ikkawi. Nous les formons notamment sur les étapes administratives, car il y a des choses à savoir en termes juridiques et de droit à la propriété, des normes à respecter, etc.»
L'homologation d'un sentier de marche passe par plusieurs étapes rigoureuses définies en amont, à commencer par cette phase administrative. «On trace des itinéraires sur des territoires qui évidemment ne nous appartiennent pas, il faut ainsi s'attaquer au cadastre pour voir à qui appartiennent les parcelles traversées, rappelle la directrice. Le plus fréquemment, on est sur le domaine public donc il faut demander des autorisations de balisage aux communes, à l'ONF…» Dans le cas de domaines privés, les propriétaires sont sollicités, afin d'établir des conventions de passage de randonneurs sur leur terrain. En 2023, 9.517 cartes de baliseurs officiels ont été décernées, un chiffre en constante augmentation.
Surtout, certains critères doivent être remplis pour qu'un sentier puisse devenir GR. D'abord, le chemin ne doit pas dépasser 30% de passage sur terrain goudronné. D'autre part, il doit proposer un hébergement tous les 20 kilomètres maximum, afin de permettre aux marcheurs de bénéficier d'un point d'étape. «Seule la Fédération a la prérogative d'homologuer ou non un itinéraire en GR, insiste Séverine Ikkawi. Les projets présentés par les locaux sont étudiés par la commission sentier itinéraire, puis il se passe environ deux ans entre la proposition d'un parcours et son ouverture.» En 2023, quinze nouveaux itinéraires ont ainsi été validés par l'association de randonnée pédestre.
Valoriser le territoire
Tous ont pour vocation de mettre en avant le patrimoine local, naturel ou culturel. Qu'ils épousent des voies ancestrales, parcourent des sites d'exception ou racontent une histoire, les GR possèdent toujours un fil conducteur.
Le Saint-Jacques de Compostelle se distingue par son empreinte religieuse, le GR70 suit les traces du livre de Robert Louis Stevenson Voyage avec un âne dans les Cévennes, le GR34 longe le littoral breton presque sans jamais quitter la mer des yeux… «Nous travaillons actuellement sur les chemins de la Libération, les parcours des alliés après le Débarquement, afin que les promeneurs puissent arpenter ce périple historique», ajoute Séverine Ikkawi.
Pour valoriser ces espaces, il faut aussi communiquer dessus. Dès l'origine, les chemins de randonnée ont ainsi été détaillés dans des guides destinés à donner envie aux gens de les parcourir. La Fédération en compte aujourd'hui environ 230 à son catalogue. Quant aux points de départ et d'arrivée des itinéraires, s'ils étaient auparavant déterminés par l'imaginaire du porteur du projet, il y a désormais une volonté de les rendre accessibles au plus grand nombre.
«Jusqu'à maintenant, il fallait souvent prendre la voiture pour démarrer sa randonnée, admet Séverine Ikkawi. Cette dernière décennie, on a travaillé pour que tout soit accessible en transport en commun et que les GR démarrent d'une ville où il y a une gare.» Une préoccupation à l'égard des randonneurs mais aussi de l'environnement, afin de synchroniser la pratique verte de la randonnée et une accessibilité tout aussi propre.
«La France est déjà très quadrillée»
Les chemins de grande randonnée s'adaptent constamment: des étapes sont ajoutées, ou bien les itinéraires sont modifiés pour tenir compte des phénomènes d'urbanisation. En revanche, la création de nouveaux sentiers reste rare. Aujourd'hui, peu de parcours inédits voient le jour. «La France est déjà très quadrillée, notamment en milieu rural, justifie Séverine Ikkawi. Si vous regardez la carte des itinéraires balisés, vous verrez un gros plat de spaghettis: le réseau est extrêmement dense, en particulier dans les massifs comme les Alpes, les Pyrénées ou les Vosges.»
De nouveaux GR émergent malgré tout en milieu urbain, encore délaissé par les marcheurs. Un itinéraire autour de Paris a ainsi été créé cette année à l'occasion des Jeux olympiques de la capitale, permettant de randonner en passant devant les installations olympiques des éditions 1900, 1924 et 2024.
Si le réseau des GR est très encadré et un peu bouché, celui des sentiers PR (promenade et randonnée) demeure plus ouvert. Ces boucles qui se parcourent en quelques heures maximum résultent souvent d'initiatives des comités régionaux et départementaux de la Fédération ou des communes qui cherchent à faire découvrir leur territoire.
«On voit régulièrement des PR se créer, notamment à chaque fois qu'il y a des réformes territoriales et des regroupements de communes, dévoile Séverine Ikkawi. Le fait de créer un chemin de randonnée sur un territoire, c'est un peu lui donner une identité. Ça permet aussi aux locaux d'avoir des sentiers pour se balader, et attirer du monde chez eux!»
Menacé, le train de l’Aubrac échappe à la fermeture
En sursis depuis quarante ans, le train de l’Aubrac sera complètement opérationnel en octobre prochain, après la fin des travaux. Cette liaison est indispensable au fret et aux voyageurs.
Plus personne n’y croyait. Pourtant, la ligne des Causses, ou ligne de l’Aubrac, va pouvoir être sauvée. Depuis mars, le tronçon de 26 km le plus vétuste de la ligne, entre Neussargues (Cantal) et Saint-Chély-d’Apcher (Lozère), suit une cure de jouvence. La voie, âgée par endroits de presque un siècle, va être totalement renouvelée. Un chantier de 43 millions d’euros, financé à 91,5 % par l’État et 8,5 % par SNCF Réseau. Pour l’instant, l’Intercités Aubrac est l’unique train de voyageurs à circuler sur ce segment essentiel de la ligne de Clermont-Ferrand à Béziers. C’est aussi le seul à parcourir la ligne de bout en bout. S’agissant d’un train d’équilibre du territoire (TET), « l’État doit plus participer sur l’Aubrac que sur les autres lignes », estimait en 2021 auprès de Reporterre Jean-Luc Gibelin, le vice-président aux transports de la région Occitanie. C’est donc chose faite. « Si ce tronçon n’avait pas été rénové, il aurait fermé, et le TET Aubrac aurait été supprimé », explique-t-il aujourd’hui.
Côté fret, un train approvisionne l’usine ArcelorMittal de Saint-Chély-d’Apcher en bobines d’acier, les colis, quatre fois par semaine. Le train est vital pour l’usine, poumon économique de la Lozère. La fermeture définitive de ce tronçon de ligne aurait condamné l’usine. L’approvisionnement par camions n’est pas viable à long terme.
Pourtant, rien n’était gagné. En mai 2023, le ministre des Transports, Clément Beaune, s’était montré « très pessimiste », explique Patricia Rochès, maire de Coren et présidente de l’association Les Amis du viaduc de Garabit (Amiga). « Il m’avait dit qu’il fallait que nos régions financent, dit-elle. Mais il connaissait le dossier, on sentait que c’était un sujet tendu. Impossible de mettre en péril 250 ouvriers et un TET pour 26 kilomètres de voie non entretenus. »
La présence d’ArcelorMittal a donc été décisive… mais pas que. En 2021, plus de 200 collectivités faisaient pression sur le ministère en délibérant pour le maintien de la ligne. « Si le ministre était aussi au point sur le sujet, c’est que notre travail n’a pas servi à rien », estime Patricia Rochès.
« Nous sommes très satisfaits, se réjouit désormais Jean-Luc Gibelin, c’est un vrai bol d’air pour la ligne. » Le vice-président aux transports d’Occitanie l’assure : le chantier en cours « confirme la fin des travaux d’urgence sur la ligne ». Même « s’il reste du travail » sur d’autres tronçons, admet-il.
Lignes de TER rallongées ?
Les travaux en cours permettront de relever la vitesse des trains. « Ils ouvrent une nouvelle page pour la ligne de l’Aubrac », se félicite Patricia Rochès. Outre la remise en peinture du viaduc de Garabit, point d’orgue de la ligne, réalisé par Gustave Eiffel et qui fêtera ses 140 ans le 21 septembre, il est surtout question de la desserte.
Les rares TER de la région Occitanie stoppent à Saint-Chély. Seront-ils prolongés jusqu’à Neussargues, gare de correspondances vers Aurillac, Brive-la-Gaillarde et Clermont-Ferrand ? Jean-Luc Gibelin botte en touche. « C’est d’abord à la région Auvergne-Rhône-Alpes d’indiquer ce qu’elle décide comme offre », tempère-t-il.
La section de Saint-Chély à Neussargues est située majoritairement en Auvergne-Rhône-Alpes, qui a la main sur la desserte de TER — aujourd’hui inexistante. « Il faut que Saint-Flour soit raccordée au réseau de TER », appuie Stéphane Sautarel, sénateur LR du Cantal et président de la commission transports à la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Il plaide aussi pour le prolongement de l’Intercités de nuit Paris-Aurillac jusqu’à Saint-Flour, voire Saint-Chély-d’Apcher. « Il y a une ouverture du côté de la SNCF qui trouve cela pertinent, mais le ministère n’a encore rien validé », précise-t-il. La région Occitanie planche toujours sur un train de nuit tri-tranches pour Aurillac, Millau (via la ligne des Causses) et Alès.
Les travaux seront terminés le 31 octobre. Les associations d’usagers prévoient une journée de festivités à l’occasion de la réouverture de la ligne. Reste à savoir si les régions y feront rouler des trains.
Pourquoi ce printemps est-il si pluvieux ?
c'est un article de REPORTERRE Les fortes précipitations du printemps en France s’expliquent par le réchauffement de l’atmosphère. Cette situation devrait se reproduire à l’avenir, accompagnée d’étés de plus en plus secs.
« J’en ai ras-le-bol, je veux partir d’ici. » Mardi 21 mai, une habitante sinistrée des Deux-Sèvres livrait son désarroi au micro de franceinfo, de l’eau boueuse à hauteur de genoux. Seulement, partir pour aller où ? La veille, 94 des 96 départements de l’Hexagone étaient sous le coup d’une vigilance jaune ou orange pluie-inondation prononcée par Météo-France. Dans la Somme, l’Oise, la Sarthe, le Bas-Rhin, ou encore l’Ille-et-Vilaine, la pluie n’en finit plus de tomber.
Jeudi 23 mai au matin, 71 départements sont encore placés en vigilance jaune orages. Alors, pourquoi ce printemps est-il marqué par de telles précipitations ? Cette tendance n’est-elle pas contradictoire avec le changement climatique ? « Bien au contraire, c’en est même un symptôme », assure le climatologue Robert Vautard. Une loi physique, la formule de Clausius-Clapeyron, est à l’origine de ce phénomène.
DES EVENEMENTS DE PLUS EN PLUS EXTREME
Que dit-elle ? « À l’augmentation de température de 1 °C, correspond une augmentation de l’humidité de l’atmosphère de 7 %, poursuit le directeur de l’Institut Pierre-Simon-Laplace. Autrement dit, à mesure que le climat se réchauffe, la vapeur d’eau stockée au-dessus de nos têtes se multiplie. » Or, l’air ayant une certaine capacité à contenir celle-ci, une fois le seuil dépassé, elle finit par se condenser, former des nuages et se transformer en pluie. « Résultat : le cycle de l’eau est accéléré par le changement climatique et les précipitations sont plus fréquentes. »
Et contrairement aux apparences, le printemps 2024 a été l’un des plus chauds jamais enregistrés en France. Les températures observées sur la période 1er mars-20 mai sont les septièmes plus hautes depuis le début des relevés dans les années 1930, offrant des conditions propices à l’humidification de l’atmosphère.
DES SECHERESSES DECUPLEES DANS LE SUD ET DES PLUIES DANS LE NORD
Le 22 mai, le réseau de scientifiques international World Weather Attribution a ainsi établi que le changement climatique anthropique a augmenté de 20 % les précipitations d’automne et d’hiver survenues cette année au Royaume-Uni et en Irlande. « Les jours de tempête, celles-ci sont par ailleurs devenues 30 % plus intenses, par rapport à un climat préindustriel plus froid de 1,2 °C », précisent les auteurs. Des chiffres similaires à ceux observés autour de la Méditerranée, selon Robert Vautard.
Les inondations risquent de devenir de plus en plus fréquentes dans les villes en raison de l’imperméabilisation des sols.
Dans les années à venir, tous les pays ne seront toutefois pas logés à la même enseigne. Au Maroc, comme dans le sud de l’Europe, et notamment en Grèce, en Espagne et au Portugal, les précipitations diminueront largement. À l’inverse, en Scandinavie et dans les pays baltes, elles augmenteront significativement. « Tels seront les deux visages du changement climatique en Europe : des sécheresses décuplées dans le Sud et des pluies intenses dans le Nord », analyse le coprésident du groupe 1 du Giec.
Qu’en sera-t-il en France, située dans un entre-deux ? Le volume annuel de pluie ne devrait pas beaucoup y changer, mais pourrait quand même grimper quelque peu, d’après les données des laboratoires français de modélisation du climat. Au même titre que l’Allemagne, cette stabilité cache toutefois une modification des répartitions saisonnières : il pleuvra davantage d’octobre à avril, moins lors de la saison estivale.
LES INONDATIONS PLUS FREQUENTES AU PRINTEMPS
Qui dit plus de pluie, dit des nappes phréatiques en meilleure santé. Malgré quelques déficits localisés dans l’extrême sud de la France, celles-ci sont globalement parvenues à se recharger grâce aux pluies abondantes d’octobre à mars. Mais attention à ne pas se réjouir trop vite pour autant : « Dès qu’arrive le printemps, ces précipitations ne sont plus du tout efficaces, prévient Robert Vautard. Soit l’eau est immédiatement captée par la végétation, puis évaporée dans l’atmosphère, soit les pluies sont violentes, se transforment en ruissellement et provoquent des inondations. »
Le climatologue en est persuadé : l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des épisodes pluvieux au printemps entraînera une multiplication des inondations dans les villes, y compris dans celles qui n’étaient pas exposées à ce risque jusqu’ici. « Pourquoi ? Parce qu’il ne dépend plus de la proximité avec une rivière en crue, mais de l’urbanisation et de l’imperméabilisation des sols. »
La bonne nouvelle, c’est que l’on peut agir : « Éviter qu’un fleuve ne déborde n’a rien d’évident, poursuit-il. À l’inverse, appliquer des mesures locales de désimperméabilisation des sols est plus simple. Commençons par exclure le bitume et le béton des parkings. Ce sera certes cher, mais de grands volumes d’eau pourront ainsi être absorbés. »
Inauguration de la cathédrale Saint-Fulcran à Lodève
**Après un an et demi de chantier, la cathédrale Saint-Fulcran à Lodève est de nouveau accessible. Elle est officiellement inaugurée..
Le chantier du siècle à Lodève est enfin terminé. La cathédrale Saint-Fulcran a été rénovée, les cloches ont regagné leur clocher et les Lodévois peuvent désormais grimper tout en haut pour admirer la vue.
La cathédrale n'avait pas connu un tel chantier depuis le 18 siècle. Un chantier qui a coûté près d'1 600 000 euros dans le cadre du plan de relance de la France. Parmi les gros changements sur le bâtiment, il y a la création d'un belvédère à 57 m de hauteur, tout en haut du clocher. Pour y grimper et profiter de la vue, il faut monter 220 marches. Les cloches, elles, ont été descendues d'un étage pour retrouver leur place initiale et éviter de fragiliser la structure. (info France Bleu Hérault)
Week-end inaugural du clocher de la cathédrale Saint-Fulcran
Les 18 & 19 mai 2024 à Lodève
Spectacle de feu cathédrale St Fulcran
PROGRAMME
- Illuminations de feu de la cathédrale avec installations de feu uniques et éphémères autour de la cathédrale en nocturne par la compagnie de renommée internationale Carabosse. Un parcours nocturne féérique pour petits et grands, transformant l'espace public en un univers poétique et magique.
Mondialement connue, la compagnie Carabosse crée des turbulences poétiques dans l’espace public. Elle joue avec le monumental et l’éphémère et construit des scénographies de feu habitées, visuelles, musicales, sonores et sensorielles pour les lieux publics qui lui sont confiés.
À Lodève, il s’agira de mettre en lumière la Cathédrale Saint-Fulcran et l’ensemble épiscopal, dont le clocher sera tout juste restauré. Chaque installation de feu est le fruit d’une écriture spécifique. Elle transforme les lieux et propose une expérience à vivre aux spectateurs. C’est une invitation au voyage que l’on partage dans un univers accueillant, devenu véritable espace de poésie et de liberté. Un parcours nocturne qui magnifie et transfigure les espaces. Une expérience artistique unique ! Spectacle gratuit, tout public, avec accès libre.
Samedi 18 et dimanche 19 mai : Illuminations de la cathédrale de 21h à minuit.
- Exposition de photographies "le vent lève les poussières" de Delphine Joseph au Cellier de Chanoines
Le parcours de l'exposition aboutit au cloître pour découvrir les peintures restaurées de la chapelle.
Le vent lève les poussières
Sur commande de la mairie de Lodève pour l’inauguration du clocher de la cathédrale, la photographe Delphine Joseph présente une création autour de la restauration des peintures murales de la chapelle Saint-Fulcran. Par la prise photographique, elle révèle au public une précision de détails, et dans l’exposition de formats monumentaux, restitue une émotion extraite de son contexte religieux initial. Un travail d’impression grand format et empreint de matière donne vie à des images imprimées sur toiles de lin et pièces de bois. L’exposition se déroule du 20 avril au 19 mai.
L’espace du Cellier des Chanoines permet à l’œuvre de Delphine Joseph de s’exprimer dans toute son amplitude : les impressions photographiques offrent un regard singulier sur les peintures murales de la chapelle Saint-Fulcran. Les photographies ont été réalisées lors de la restauration de la chapelle en 2006, et de nouvelles photographies et pièces ont été réalisées, en lien avec les cloches, en 2024.
“J’ai saisi les dernières traces de l’état de ces peintures en cours de restauration et j’ai souhaité restituer ce monde tout en faisant à mon tour trace de cette mémoire. Il s’agissait pour moi non de documenter la scène mais plutôt d’en saisir les émotions, les élans et les suspensions”.
Réalisé dans le cadre de l’inauguration du clocher de la cathédrale Saint-Fulcran, le parcours de l’exposition aboutit au Cloître, pour découvrir les peintures restaurées de la chapelle.
Pour cette création, la photographe a développé un travail d’impression sur des toiles de lin et des pièces de bois en utilisant comme support les étagères de l’ancienne bibliothèque du musée Fabre. L’installation s’est enrichie d’impressions d’effigies gravées sur les cloches, utilisant pour ces pièces des morceaux du plancher du nouveau beffroi. Du 19 avril au 19 mai
- Nocturnes au musée de Lodève
Samedi 18 et dimanche 19 mai à l'occasion de la "Nuit des Musées"
Entrée gratuite
Week-end flamboyant autour de la cathédrale restaurée
Offrez-vous une escapade en lodévois et Larzac à l'occasion de l'inauguration de cathédrale restaurée de Lodève qui s'illuminera avec des installations de feu avec la Cie Carabosse.
Période : Week-end 18 & 19 mai 2024
Durée ; 2 jours / 1 nuit
À partir de 60 €* /pers sur la base de 2 personnes
JOUR 1
Après-midi - Découverte du patrimoine de la ville de Lodève avec l'application audio-guidée gratuite Izi.travel.
Vers 15h, découvrez en exclusivité le clocher de Lodève pour une ascension des 220 marches et une vue splendide sur Lodève à la clé (un créneau de visite est réservé aux clients du séjour Flamboyant, dans la limite des disponibilités).
Visite de l'exposition photographique proposée au cellier des chanoines "le vent lève les poussières" de Delphine Joseph.
Le parcours de l'exposition aboutit au cloître pour découvrir les peintures restaurées de la chapelle.
En fin d'après-midi, profitez de la "Nuit des musées" pour une exploration des 3 collections permanents du Musée de Lodève en nocturne.
Diner - Repas libre sur Lodève
Spectacle de feu à la cathédrale de Lodève avec la Cie Carabosse avec installations de feu et mise en lumière de l'ensemble épiscopal et du clocher tout juste d’être restauré.
Nuitée - Nuit dans une chambre confortable à l'Hôtel de la Paix*** en cœur de Lodève. HOTEL RESTAURANT DE LA PAIX
JOUR 2
Matinée Après une bonne nuit reposante et un petit-déjeuner continental à l'hôtel, direction Soumont pour vous plonger dans l'histoire du Prieuré Saint-Michel de Grandmont et oxygénez-vous dans son parc verdoyant peuplé de biches et de mystérieux dolmens.
Midi & après-midi : Pour la suite de votre programme, vous aurez la dure tâche de choisir entre nos deux Grands Sites : le cirque de Navacelles ou le lac du Salagou.
Au choix :
-
Pique-nique* au lac du Salagou ou déjeuner au restaurant avec vue imprenable sur le lac. Activités nautiques (canoë, barque électrique, pédalo) sont disponibles à la baie les Vailhés.
- Exploration du cirque de Navacelles en navettes gratuites au départ du belvédère de la Baume Auriol et balade jusqu'aux moulins de la Foux pour les plus sportifs !
Retour
Le tarif comprend :
-
Nuitée et petit déjeuner
-
Taxes de séjour
- Visite du prieuré de Grandmont & du clocher de Lodève - sous réserve de disponibilité
Le tarif ne comprend pas :
-
Le transport
-
Les dépenses personnelles (activités...)
- Les déjeuners, dîners ou pique-niques
Envie d'échanger ou de réserver ce séjour ?
Contactez Christelle DE OLIVEIRA, Responsable de la Centrale de réservation Lodévois et Larzac
04 11 95 02 22 / reservation@lodevoisetlarzac. fr
Les géologues se déchirent sur l’existence de l’Anthropocène
C'est un article de REPORTERRE par Vincent Lucchese
Le lac Crawford, au Canada, a été désigné comme site géologique de référence pour identifier le passage dans l'Anthropocène. - Wikimedia Commons / Panoramio Upload Bot
L’entrée officielle dans l’Anthropocène, une nouvelle ère géologique, a été rejetée par des spécialistes. Mais le débat, aussi symbolique que politique, perdure entre géologues.
Changement climatique, effondrement de la biodiversité, pollutions massives… L’impact de nos activités sur la Terre est d’une telle intensité que cela entraîne des bouleversements d’ordre géologique, visibles jusque dans les sédiments. Nous détruisons des équilibres millénaires, justifiant notre sortie de l’Holocène, l’époque interglaciaire dans laquelle nous évoluons depuis près de 12 000 ans, pour entrer dans l’Anthropocène, l’époque de l’être humain.
Si cette notion d’Anthropocène est largement répandue et utilisée dans le débat public et de nombreuses disciplines scientifiques, elle n’est pas encore officiellement reconnue par la communauté des géologues. Et pour cause : le groupe de travail sur l’Anthropocène a rejeté à une large majorité, début mars, une proposition visant à acter ce changement d’époque.
Une proposition massivement rejetée
Ce groupe interdisciplinaire de chercheurs était chargé depuis 2009 par la Commission internationale de stratigraphie (ICS) de déterminer si, et quand, l’Anthropocène avait débuté. L’ICS appartient lui-même à l’Union internationale des sciences géologiques, qui a l’autorité pour définir les ères, époques et autres étages géologiques, suivant des critères très précis.
Le dernier vote portait sur une proposition visant à faire démarrer l’Anthropocène en 1952, moment où les essais de bombes nucléaires ont provoqué la retombée observable d’éléments radioactifs partout autour du globe. La proposition a été massivement rejetée par les membres du groupe, avec douze voix contre, quatre voix pour et deux abstentions, mettant un coup d’arrêt à quinze ans de tentatives de validation géologique de l’idée d’Anthropocène.
Débats sur le « clou d’or » de l’Anthropocène
Pour les chercheurs, pourtant, le fait que nos activités ont marqué l’histoire géologique de la planète ne fait pas de doute. En 2019, le groupe de travail avait validé le fait que l’Anthropocène devait « être traité comme une unité chrono-stratigraphique formelle définie par un point stratotypique mondial ». Traduction ? Il existe bien un marqueur géologique capable d’indiquer une rupture, donc l’entrée dans un Anthropocène.
Tout le problème est de définir quel est ce marqueur. Et donc, quand démarre l’Anthropocène. Pour enregistrer officiellement un changement d’époque, les géologues ont besoin d’un site sédimentaire de référence, où le changement est nettement visible et permet de marquer la ligne de démarcation entre deux étages géologiques, un point dans les roches surnommé le « clou d’or ». En 2023, le lac Crawford, au Canada, avait été désigné comme site de référence pour trouver dans les sédiments ce clou d’or : plutonium, plastiques, perte de biodiversité, carbone issu des énergies fossiles, le lac pouvait renfermer tous les indices du tournant de la « grande accélération » des années 1950.
« Le moment accablant de notre impact sur la planète entière »
Mais cette définition de l’Anthropocène n’a finalement pas convaincu les votants du groupe de travail. Plusieurs membres ont argué que l’âge nucléaire et les années 1950 formaient une époque bien trop récente pour prétendre à un tel statut, rapporte le New York Times. Certains chercheurs ont souligné également que le bouleversement de la Terre par l’humanité remontait à bien plus longtemps et mêlait des phénomènes complexes, de sorte qu’il pourrait même ne pas y avoir une date identique à l’Anthropocène selon les régions du monde.
On pourrait ainsi remonter au début de l’ère industrielle, lorsque les émissions de carbone ont commencé à modifier le climat, ou bien à la colonisation de l’Amérique et de l’Australie par l’Occident, source de bouleversements écosystémiques majeurs. Et pourquoi pas même remonter jusqu’à l’invention de l’agriculture et de l’élevage, déjà source d’émissions de gaz à effet de serre et de modifications profondes de l’environnement ?
« Nous avons déjà étudié ces options », rétorque à Reporterre Colin Waters, professeur à l’université britannique de Leicester. Président du groupe de travail sur l’Anthropocène, il défendait la proposition rejetée lors du vote. « Les humains influencent la biosphère depuis des dizaines de milliers d’années, mais cela est déjà contenu dans l’époque Holocène, démarrée il y a 11 700 ans et qui coïncide avec le début de l’agriculture. Le concept d’Anthropocène ne définit pas la première influence humaine, mais le moment accablant de notre impact sur la planète entière, y compris les océans. La grande accélération des années 1950 correspond à ce moment où l’influence planétaire devient globale. »
Une rupture majeure avérée
Dans la communauté des géologues, toutefois, certains vont jusqu’à réfuter l’idée même d’époque Anthropocène. Il est notamment reproché à l’Anthropocène d’être, à ce jour, une étendue de temps bien trop brève pour être comparée aux époques et autres découpages géologiques. « Qu’est-ce qu’un demi-siècle ou un siècle face à 26 000 siècles [pour la série géologique la plus courte] et 650 000 siècles [pour l’ère la plus courte] ? », questionnent ainsi les géologues Patrick De Wever et Stan Finney sur le site The Conversation. Sans nier notre impact sur la planète, ils prônent le maintien d’une séparation formelle entre calendrier humain et calendrier géologique.
« Les conditions [liées aux relations entre le Soleil et la Terre] qui ont provoqué les glaciations n’ont pas changé, on peut donc s’attendre à ce que l’Holocène ne soit qu’un autre interglaciaire », et que l’histoire humaine ne soit qu’un bref clin d’œil avant la prochaine glaciation, défendait également l’an dernier sur France Inter Phil Gibbard, secrétaire de l’ICS. *Il propose, avec d’autres, de faire de l’Anthropocène un simple « évènement géologique » et non une « époque »**.
« C’est réel, cela marque déjà la géologie et cela ne va pas s’estomper »
Un événement, d’un point de vue géologique, se réfère à des changements sur une grande période de temps. L’Anthropocène serait alors vu comme une transformation durable au fil du temps plutôt qu’un changement abrupt d’un état à un autre.
Un argument dont s’inquiète Colin Waters : « Un "évènement" inclurait toutes les influences humaines, même minimes, des 50 000 dernières années », et ne rendrait pas compte des changements radicalement plus intenses et dramatiques intervenus depuis les années 1950, dit-il. Pousser pour faire de l’Anthropocène un seul « événement » est suspecté de chercher à « minimiser les preuves de ce changement récent », affirme le chercheur. À l’inverse, faire de l’Anthropocène une époque permettrait d’entériner que nos activités nous font sortir de l’Holocène et de sa stabilité multimillénaire, et que les bouleversements en cours « persisteront pendant plusieurs dizaines de milliers d’années, ou seront permanents ».
«C’est l’Anthropocène en tant qu’époque. C’est réel, cela marque déjà la géologie, et cela ne va pas s’estomper », martèlent Colin Waters et plusieurs de ses collègues dans un article paru le 12 mars, dans lequel ils critiquent ce refus d’entériner l’Anthropocène par le groupe de travail.
Un débat autant géologique que politique
Cette contestation du résultat du vote a amené les partisans de l’Anthropocène à réclamer son annulation, détaille un article de la revue Nature. Des irrégularités ont été signalées à l’ICS mais, selon la procédure normale, aucun appel n’est possible et le vote entérine la fin du processus actuel de tentative d’entrée officielle dans l’Anthropocène. Seule la constitution d’un nouveau groupe de travail sur décision de l’institution pourrait remettre la question sur la table. « Mais nous continuerons quoi qu’il arrive à défendre les preuves que l’Anthropocène en tant qu’époque doit être reconnue », affirme Colin Waters.
L’émotion particulière entourant ce débat de géologues tient aux énormes enjeux attachés à l’Anthropocène, pas seulement comme simple dénomination géologique, mais comme manière de nommer et pointer l’urgence écologique vitale. « Nous vivons dorénavant sur une planète fondamentalement imprévisible, incomparable à ce que nous avons connu ces 12 000 dernières années, souligne dans Nature l’historienne Julia Adeney Thomas, de l’université de Notre-Dame, dans l’Indiana (États-Unis). L’Anthropocène ainsi compris est une réalité limpide. »
Déjà asséché, le lac du Salagou va être pompé pour irriguer
Dans l'Hérault, le lac du Sagalou est touché par la sécheresse. Pourtant, son eau sera bientôt pompée pour irriguer les vignes. - © David Richard / Reporterre
Site classé en plein cœur de l’Hérault et du Languedoc, le lac du Salagou est mis à mal par le manque de pluie. Dans ce contexte, les projets d’irrigation pour la vigne inquiètent des riverains.
Clermont-l’Hérault (Hérault), reportage Par Lorène Lavocat 15 février 2024 , c'est un article de REPORTERRE
Niché au creux de collines rouges, le lac du Salagou détonne. Une immense étendue d’eau au milieu du maquis méditerranéen. « Un joyau de vie », selon Thérèse et Alexandre Léderman, couple de retraités amoureux du lieu. Grèbe huppé, blongios nain, rousserolle effarvatte. Bonnet enfoncé sur la tête, le septuagénaire récite sans hésiter la longue liste des oiseaux aperçus en vingt-cinq ans d’observation. Mais en cette après-midi de janvier, aucun volatile ne pointe le bout de son bec. Seuls des cormorans se font sécher au soleil sur un îlot. « Toute cette vie est en péril », observe tristement sa compagne.
« Ils veulent transformer le Salagou en mégabassine »
En cause, d’après eux : la sécheresse. Dans ce coin de l’Occitanie, la pluie s’est faite rare, très rare, ces derniers mois. Résultat, le niveau du lac est au plus bas : 137,3 mètres au-dessus du niveau de la mer contre ses 139 mètres habituels. Sur les rives d’ordinaire immergées, les roselières desséchées font grise mine. Les jeunes peupliers paraissent morts. Alexandre Léderman, militant écologiste et amoureux de la région, connaît le nom de la plupart des espèces d’oiseaux qui vivent autour du lac. © David Richard / Reporterre
Malgré ce tableau bien aride, les pelleteuses s’activent à quelques kilomètres de là.
Objectif : installer des stations de pompage et tout un réseau de tuyaux en vue d’irriguer près de 800 hectares de vignes. Pour les Léderman et quelques autres citoyens riverains, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le lagon.
Ce projet va « impacter le lac, la rivière Lergue, le fleuve Hérault et donc tous les habitants riverains au profit des seuls viticulteurs en capacité de contribuer », se sont-ils inquiétés dans une lettre adressée au préfet de l’Hérault, fin décembre 2023. « Ils veulent transformer le Salagou en mégabassine », résume Thérèse. « L’eau est un bien commun à préserver qui se raréfie », rappelle Marie Azorin (à gauche), militante écolo venue sur les rives du lac avec Thérèse Léderman (à droite). © David Richard / Reporterre
Ironie du sort, cette étendue d’eau était, à l’origine... une mégabassine. Créée en 1969, la retenue du Salagou devait permettre d’arroser les plaines arboricoles et maraîchères en aval. Mais faute de dynamisme agricole, « le déploiement de l’irrigation ne s’est jamais fait », rappelle Christophe Vivier, directeur de l’Établissement public (EPTB) en charge du bassin de l’Hérault — l’aspersion de la vigne était interdite jusqu’en 2006. Une zone classée depuis 2003 Mais la construction du barrage a eu un autre effet — plus inattendu. « On a créé une zone humide sur un oued, résume Alain Ravayrol, membre de l’association la Salsepareille. Et ça a complètement modifié la biodiversité. » Autrement dit, en inondant une vallée autrefois désertique, les ingénieurs des années 1970 ont fait naître un refuge pour les oiseaux — en particulier les limicoles qui se nourrissent le long des berges et les piscivores.
« Une grosse diversité d’espèces a colonisé les lieux, constate le naturaliste, tout en nuançant : Le plan d’eau en lui-même, c’est un peu le zoo, on y trouve plein d’espèces exogènes. » Il n’est pas rare en effet de croiser ici des tortues de Floride ou des écrevisses de Louisiane, considérées comme invasives. Une très grosse diversité d’espèces animales, notamment de nombreux oiseaux, vit aux abords du lac. © David Richard / Reporterre
Signe de la richesse du lieu, le site est classé depuis 2003, tandis qu’une zone Natura 2000 couvre une large partie de ses rivages. Une opération «* Grand site de France » est également en cours afin de faire reconnaître son caractère « fascinant, grandiose, poétique ou atypique ».
Tout le monde veut sa part du lac
L’histoire aurait pu se terminer ainsi. Mais qui dit retenue d’eau, dit réserve d’or (bleu). Et dans une région désormais soumise au stress hydrique, tout le monde espère avoir sa part du Salagou.
Les canadairs pour écoper, le secteur touristique et ses quelque 385 000 visiteurs annuels pour la baignade et les activités nautiques, les électriciens qui turbinent une partie de l’eau, les communes en aval en pleine explosion démographique (et donc en quête de volumes à potabiliser) et bien entendu les viticulteurs. Le niveau du lac est au plus bas : 137,3 mètres au-dessus du niveau de la mer contre ses 139 mètres habituels. © David Richard / Reporterre
Dès 2018, la Commission locale de l’eau (CLE) — sorte de Parlement local de l’eau — a acté un plan de répartition de la ressource. Après avoir identifié quelque 3,5 millions de m3 prélevables dans le lac « sans impact sur le marnage [1] moyen actuel », les élus et représentants des usagers ont décidé que 80 % de ce volume irait pour l’irrigation des vignes, tandis que 20 % seraient réservés pour la production d’eau potable [2].
Quant à la préservation de l’or bleu pour le « bon fonctionnement des milieux aquatiques », « le chiffrage de cette éventualité ne sera possible qu’après 2021 », précisait sobrement le document final.
« L’eau se raréfie, puiser dedans pour une poignée de viticulteurs, c’est un non-sens »
Les projets d’arroser 800 ha ont été mis sur pied de vigne dans la foulée. Pour Sébastien Vaissade, vigneron et arb