RAJASTHAN VOYAGE AU PAYS DES MAHARAJAS

Posted on 17th Jun, 2017 in GR Traveller

LE RAJASTHAN: Carnet de voyage

L’Inde n’est pas un rêve. Pour s’en convaincre il suffit de fouler le sol du sub-continent d’y côtoyer les extrêmes : le merveilleux et la misère, les grands espaces et la surpopulation, le raffinement et l’ hideux , de passer du rêve à la réalité. Pourtant dans ce pays si vaste, si riche, si varié, s’il existe une destination qui fait rêver c’est bien le Rajasthan. Dans ce carnet de voyage , j’ai naturellement choisi le tapis volant pour vous transporter au pays des couleurs, à la découverte de Jaisalmer la jaune, Jodhpur la bleue, Udaipur la blanche et Jaipur la rose, partir au pays des maharajas , ouvrir les portes des palais des Mille et Une nuits, rencontrer le merveilleux et rêver … les yeux ouverts.

DELHI

Bienvenue à Delhi!

A peine arrivé ... et déjà en route !

Jama Masjid

On remarque de loin ses deux grands minarets dominant la salle dQûtb Minâre prière, elle même recouverte de trois dômes blancs.

Qûtb Minâr

Le troisième minaret le plus haut du monde. 73m ! Il fut construit en 1192 par le premier sultan de Delhi Qûtb Ud-Dîn Aibak. La construction (pour qu'il devienne si haut) dura 176 ans. Derrière se trouve les ruines de la mosquée.

Gouroudwara Sisganj

Le temple sikh le plus sacré de Delhi. Les fidèles l' élevèrent au XVIIIè siècle sur le site où leur 9ème gourou Teg Bahadur fut décapité par ordre de Auranggzeb en 1675.

Quittons rapidement Delhi, la capitale indienne, ses 13 millions d’hab. sa cacophonie, son agitation pour un premier atterrissage dans l’ancien royaume du Shekawati à Mandawa et ses superbes havelis.

MANDAWA

Sur la route de la soie, les havelis sont les maisons des marchands enrichis par le commerce des épices, des étoffes, des couleurs et de l’opium, construites au XIXème et début du XXème siècle, autour d’une cour intérieure et dont les murs sont recouverts du sol au grenier de peintures et de fresques éblouissantes . Un régal pour les yeux !Une galerie d’art à ciel ouvert ! Une bande dessinée !

Aujourd'hui , c'était Holi la fête des couleurs et du printemps

Continuons notre voyage avec Kishor!

Sur la route des chameaux!

BIKANER

La ville fortifiée plantée au cœur du désert du Thar, possède une superbe citadelle et un palais construit en grès rose. Célèbre par son maharaja Ganga Singh qui lors de la Première Guerre Mondiale lança ses chameliers à l’assaut des tranchées allemandes. De nos jours à Bikaner, vous pourrez assister au Camel Festival en hommage au Camel corps de Ganga Singh !

Citadelle rajput de Junagarth (XVè-XVIIè)

Salle des audiences de Surat Singh (1787-1828)

Aux alentour de Bikaner ... LE TEMPLE DES RATS

JAISALMER

La cité dorée, toute fortifié, est un des plus précieux joyaux de l’Inde. Ses murs de pierre ocre, oubliés sur les confins indo-pakistanais se découvrent comme un mirage , lorsqu’on les aperçoit enfin émergeant du sable du désert après une longue journée de route.

Les caravanes de marchands s’y sont arrêtés pendant des siècles. Le commerce des tapis, des épices et des soieries a profité aux marchands de la ville qui firent bâtir dans la ville de somptueuses havelis, aux décorations en pierres ciselées.

La ville est depuis toujours un havre de repos et de richesse. Tous ses trésors architecturaux – havelis , palais, temples jaïns , ruelles colorées se découvrent à pied (ou en rickshaw) au contact d’une population chaleureuse et accueillante.

Temple jaïna (XIIè - XVè)

Le Garhishar

Bassin artificiel avec temples et chattri aux coupoles en bulbe, érigées en souvenir des crémations

Jaisalmer , c’est aussi le désert, ses dunes, ses nuits étoilées … et l’occasion de tenter l’aventure à dos de chameau. !

JODPHUR

Après Jaisalmer, la cité dorée, voici Jodphur, la bleue, dédiée à Krishna. La ville s’admire depuis les remparts de son impressionnante citadelle, perchée en haut d’une colline que l’on atteint par une longue route en lacets.

Jodhpur la guerrière, sa forteresse, une des plus imposantes et des plus belles d’Inde, toute de grès rouge, avec ses palais, temples et cours évoque toute la gloire de la puissante histoire rajpoute.

En-bas, Sardar Bazar, niché autour de la Clock Tower , quel plaisir de se perdre au cœur de la vieille cité, ses couleurs , ses odeurs, ses bruits dans les ruelles étroites, où étameurs, bijoutiers et tisserands vendent leurs marchandises. Un moment attachant !

Sur la route d’Udaipur, voici Ranakpur et son temple d’ Adinatha en marble blanc, chef d’œuvre de l’art jaïna avec ses 29 mandapa. Une profusion de statues, de sculptures des piliers jusqu’aux plafonds

UDAIPUR

Après l’âpre désert ,voici venu le temps de flâner dans Udaipur , « la cité où naît le soleil », la cité romantique aux innombrables palais, surnommée la blanche à cause de ses maisons peintes à la chaux. Ici, pas de puissante citadelle , mais le calme d’une ville- jardin qui se reflète dans les eaux des lacs avec en toile de fond la chaîne des Arawi. Le lac Pichola donne à la ville tout son charme, on si promène en barque à la douce lumière du coucher du soleil, pour longer le merveilleux City Palace fait de marbre et de granit ou au matin pour admirer les ghâts en passant devant les lavandières souriantes !

Le Palais de la Cité d’Udaipur est le plus vaste du Rajasthan avec ses 457m de long. Un véritable dédale de salles, d’escaliers, de jardins et de kiosques, transformé aujourd’hui en musée.

D’origine solaire les souverains privilégient le paon l’oiseau lié au soleil.

Le voyage , c'est aussi des rencontres tout au long de la route!

PUSHKAR

Encore une douce étape, Pushkar et son lac sacré est un haut lieu de pèlerinage, seule ville où Brahma à un temple. Il est inévitable d’y croiser une célébration toujours haute en couleur. Rendez-vous des hippies dans les années 70 , la ville a gardé le charme et la nonchalance d’antan..

Cette petite ville perdue dans un magnifique décor de collines est surtout connue pour sa foire aux chameaux, le plus grand festival du Rajasthan. J’ai assisté ici , à Holi , cette grande fête indienne des couleurs qui annonce le printemps, j’imagine ce que doit être ce rassemblement de nomades, de paysans , de pèlerins qui convergent ici à Pushkar au soir de la pleine lune de Novembre, la ville si calme lovée autour de son lac est en liesse !

Le fort de Kumbalgarh

"Il se dresse, telle la couronne d'une Cybelle indienne, alignant ses créneaux en gradins, pour atteindre le sommet surmonté du Badal Mahal, le Palais des nuages des Maharanas". Colonel Tod

JAIPUR Neuf quartiers correspondant aux neuf planètes de la cosmologie hindoue , Jaipur la ville rose, fondée au XVIII e siècle , est le fruit du rêve d’un roi féru d’astronomie, capitale du Rajasthan, populeuse et bruyante, regorgeant de vie … et de bazars !

Jaipur est une cité qui compte de beaux monuments. J’en retiendrai trois : Hawa Mawal, le Palais des Vents, une splendide façade comptant 61 balcons fermés, qui permettaient uniquement aux femmes d’observer la rue sans être vues 

Jantar Mantar , ce fantastique observatoire astronomique aux 17 immenses instruments de mesure en maçonnerie et marbre dont le célèbre Bhirat Samrat Yantra faisant 27m de haut et 50m de long, œuvre du génie de Jai Sing II 

Enfin le Fort d’Amber, à environ 10km au nord-est de Jaipur, dont la montée se fait à dos d’éléphant !

AGRA

Nous voici arrivés au terme du voyage, à Agra, au Taj Mahal, l’emblème de l’Inde. Une « larme sur le visage de l’éternité » Ce qui émeut dans l’histoire du Taj , c’est le témoignage d’amour d’un homme à une femme.. L’homme, c’est l’empereur Sha Jahan, son épouse Muntaz Mahal (« bijoux du palais ». A 39 ans, en 1631, elle meurt à la naissance de leur quatorzième enfant. Sur son lit de mort , elle lui demanda de montrer au monde combien il s’aimaient. Il porta le deuil pendant deux ans , il conçut pour elle le Taj Mahal (la « couronne du Palais ») : 22 ans de travail, 20000 hommes pour l’édifier, du marbre venu de Jodhpur, du jade de Chine, de la turquoise du Tibet, des agates du Yemen, de l’or d’Egypte.

Taj Mahal

Au lever du soleil , le mausolée se découvre, éblouissant et presque irréel, au fond d’un long jardin, se dressant à la fois colossal dans les airs , et se reflétant si léger dans les eaux d’un long bassin. Le spectacle est fantastique, presque irréel….

Le temps de quitter mon tapis volant qui me transporta dans ce merveilleux Rajasthan , subjuguant l’imaginaire et le rêve , est venu. Je ne vous ai présenté que des palais, des forteresses. Un peu court ! Il y a aussi des bonheurs qu’il faut chercher ailleurs, dans les odeurs parfumées des épices, les couleurs vives des saris, les bruits d’une ville ou les ferveurs d’un temple … la vie de l’Inde. Comme l’écrit Jean-Claude Carrière dans son Dictionnaire amoureux : «  (…) il suffit de se laisser aller, de glisser dans la faille temporelle qui nous est partout ouverte » de se perdre le temps d’un voyage

… UN AUTRE VOYAGE !

Deux voyages récents m’ont conduit l’un au Népal , l’autre en Inde. Ces deux pays ont une histoire commune : une rencontre ou l’histoire d’ un long voyage. … commencé il y a quelques 240 millions quand la Pangée se fissure. (La Pangée ? Ses terres rouges qui nous sont si familières près de chez nous en bordure du lac du Salagou !) Nous sommes aux temps triasiques, les continents réunis en Pangée pendant le Permien se craquellent. Une fissure rouvre la Thétys séparant deux méga continent le Gondwana au Sud , la Laurasie au Nord . Aux temps jurassiques , il y a 200 millions d’années, la Thétys devient ample et profonde. La Terre en folie crache son magma . Au nord en Laurasie, l’ océan atlantique nord s’élargit séparant l’Europe de l’Asie. Au sud le Godwana explose et se morcelle, à la vitesse géologique de quelques mètres par siècle. A son tour l’océan atlantique sud s’ouvre. Puis vient les temps du Crétacé, il y a 135 millions d’années le temps des grands voyage. L’Atlantique s’élargit , se creuse, l’Afrique et l’Amérique du Sud se sépare définitivement il y a 100 millions d’années. Au sud , l’Océan Indien se forme l’Inde et Madagascar (la Lémurie) , se détachant de l’Afrique commencent leur dérive commune. A leur tour , Antarctique, Australie et Nouvelle-Zélande vont commencer leur voyage. A la fin de l’ère secondaire , il y a 64 millions la Terre , à presque le visage que nous lui connaissons. L’Afrique et l’Antarctique sont en place. L’Amérique du Sud s’éloigne des deux à la fois. L’ Australie et la Nouvelle-Zélande continuent leur voyage vers l'Est. Madagascar reste à distance de l’ Afrique tandis que l’Inde dérive au large à la vitesse de 18 – 4 cm par an et n’est plus très loin de l’Asie. Puis vient le temps des grandes collisions et des grands plissements, celui de l’ère tertiaire et la formation de toutes les chaînes de montagne que nous connaissons, qui attirent nos regards ou nos pas de marcheur et de voyageur et qui font la beauté du monde d’aujourd’hui.
La plaque tectonique des deux Amériques toujours poussée vers l’ouest par les montées de magma de la dorsale atlantique heurte la plaque Pacifique. Les montagnes Rocheuses et la cordillère des Andes se soulèvent. De l’autre côté du monde , l’Afrique et l’Arabie percutent l’Eurasie occidentale , et l’Inde tamponne l’Asie du Sud . De ces collisions résulte un énorme système de montagne qui comprend l’Atlas d’Afrique du Nord, les Pyrénées, les Alpes, l’ Appennin , les Carpates, le Taurus turc, le Caucase, les montagne d’Iran et d’Afghanistan et du Pakistan, enfin l’énorme barrière de l’Himalaya, du Tibet et de la Chine. Tous ses sommets géants qui me font rêver, marcher ou voyager ! La nature est à la fois auteur et acteur, elle a créé le décor, écrit l'histoire, joué tous les rôles d'un spectacle jamais achevé. … et le voyage continue… Séismes, tsunami, éruptions volcaniques se succèdent dans les zones sensibles. La Méditerranée Orientale se ferme progressivement, l’Arabie pousse la Tutquie vers l’Ouest, la collision Inde/Asie se poursuit et l’Himalaya grandit encore de 5mm par an !

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