Posted on 30th Apr, 2018 in GR Rencontre et découvertes
LE NECK DE MALAVIEILLE Dans le paysage de la haute vallée du Salagou, il ne peut pas vous échapper ! Coiffé par la muraille du Castellas, le neck de Malavieille est une des belles images que vous garderez de cette Haute Vallée du Salagou.
Il se laisse admirer de tous les côtés venant d' Octon par la D8, depuis le petit village de Brenas, du haut du col de la Merquière et du Mont Barry. Et de plus près, depuis la Lieude, où il se dresse, éperon solitaire, au-dessus des ruffes. Par sa beauté et son intérêt géologique, le neck de Malavieille se prête à une formidable balade « hors du temps ». Et si vous êtes accompagné par un volcanologue la balade devient passionnante.
Voici le récit de cette journée proposée par l'office de tourisme du Clermontais dans le cadre des « Balades du Clermontais » ,et réalisée en compagnie de Claude Lesclingand de l'association L.A.V. E. Claude, j'ai envie de le présenter comme un « chasseur de necks et de dykes au pays des volcans du Salagou » tant son travail de prospection et de relevé géologique est remarquable et est une référence en la matière pour notre territoire « rouge et noir » du Salagou ! Partir avec lui, à la conquête du neck de Malavieille ne pouvait être qu'une aventure ! Point de départ de la balade : la dalle de La Lieude. Pour moi, le regard que je porte sur les empreintes de pas présentes sur la dalle de ruffe de La Lieude me transporte toujours "hors du temps". Des millions d'années en arrière, au temps de la Pangée, ce continent de terre rouge qui était la Terre et notre territoire du Salagou, il y a plus de 250 millions d'années. En effaçant du paysage actuel les quelques parcelles de vignes, maisons, ruines et autres vestiges du passage de l' homme, il est facile de se laisser transporter des millions d'années en arrière, au temps où les cours d'eau -comme aujourd'hui- venaient étendre leurs sédiments en bordure et au_ fond des lacs, marécages et cours d' eau, où, d' étranges animaux ont laissé les traces de leur passage. Les empreintes à cinq doigts de la taille d'une main humaine ou celles semblables à des pieds d'éléphant visibles de nos jours sur cette belle dalle rouge ne peuvent qu'éveiller notre imaginaire. Et je me prends à rêver de voir arriver d'un pas lent Merifontichnus thalerus, maître en son temps du Salagou, un mammalien ! Nous commençons l'ascension du neck ! La montée au Castellas de Malavieille m'évoque toujours celle de Montségur . C'est sans doute mes origines ariégeoises qui ressurgissent ! Comme Montségur posé sur son pog , le Castellas sur son neck semble imprenable. Mais c'est une ruine , lui aussi, « un pan de mur solitaire, puissance de l'homme anéantie, témoin de la précarité de notre règne ».
Le sentier monte à travers une végétation buissonnante et se fraye un passage au milieu d'éboulis de gros blocs de conglomérats. On se hisse, ainsi, au pied du Castellas, au sommet du neck de basalte où le château de Malavieille a été construit. De la haut, le paysage observable est remarquable. Claude nous ouvre sa carte topo personnelle et nous montre tout autour de nous, les montées et les coulées de lave cachées dans la végétation. Ces neks et ces dykes qui se dégagent des ruffes et puis ces « pseudos volcans » comme il les appellent que sont ces petites collines recouvertes par la végétation et qui cachent à leur sommet un chapeau de basalte ! Laissons encore courir notre imagination, c'était il y a à peine, 1 million 400 000 ans, le Salagou était en feu, j'aurais pu assister, ici, à un véritable feu d'artifice, un extraordinaire bouquet final de l'histoire géologique de notre région ! Nous reprenons la balade. Nous descendons du Castellas en nous faufilant dans un défilé entre deux blocs de laves, puis traversons champs et végétation épaisse et épineuse pour partir à la recherche du …. « doigt de Dieu » ! Un mystère pour moi qui sera une découverte! Le doigt de Dieu , est un superbe mégalithe perdu dans une vallée sans nom. En le voyant, sa silhouette me fait penser à une statue de l' île de Pâques. Mon imaginaire est … en fusion, aujourd'hui ! « Cette excroissance de basalte d'une douzaine de mètres fait partie intégrante du dyke qui relie le neck de Malaveille à un édifice qui se trouve sur le plan de Basse »nous explique , Claude. Après une pause photo, nous redescendons vers La Lieude en longeant ce dyke et passant devant des brèches. Un dyke nous en verrons un autre en fin de balade en bordure de la D8 après avoir traversé le ruisseau du Salagou. ll alimente le neck du rocher de la Vierge."Les dykes sont aux necks ce que les racines sont aux arbres" nous explique Claude, l'image est explicite.
Je quitte mes amis d'un jour au col de la Merquière pour une dernière fois embrasser le paysage fantastique qui se découvre sous nos yeux. Les ruffes permiennes plongent, plein Sud, devant nous dans la vallée du Salagou. A l'Est, descendant du signal de Brénas, les grès de base du Trias les recoupent franchement. A l' Ouest, le plateau de Carlencas les recouvre. Necks, dyke et filons, intrusions de basalte, parsèment le paysage. En cette fin de journée il ne manquait que le soleil pour l'éclairer.
Discussion
No comments yet.