Posted on 28th Aug, 2023 in GR Balades et randos
Interrompu à Saint Bertrand de Comminges pour cause de Covid , j'ai repris cette année mon chemin du Piémont Pyrénéen pour rejoindre Bagnères de Bigorre. J'ai commencé ce chemin , seul , j'ai choisi cette année de le partager. Un chemin pour soi est devenu un chemin pour deux !
Cheminer à deux n'est pas un obstacle à ce que le chemin m'apporte, à cette immersion permanente avec la Nature, cette écoute de soi , il offre à deux ce confort de la rassurance , du partage de l'effort, des émotions , des émerveillements rencontrés tout au long du cheminement.
A deux on va plus loin...
Le GR78 , n' est pas un chemin difficile en soi. Ce n'est pas un chemin de montagne, : il emprunte le plus souvent de bons sentiers et des portions de petites routes , parcourt les collines du piémont et traverse de petits villages. C'est une voie vers Compostelle peu fréquentée par les randonneurs. La raison principale en est qu'il est peut-être moins connu, moins attractif que les autres, comme la voie du Puy-en-Velay ou le chemin d'Arles par exemple mais aussi parce qu'il présente quelques inconvénients majeurs , manque d'hébergements, de possibilités de ravitaillement et quelques confusions dans le marquage
Mais si vous aimez la solitude , prenez-le !
DE SAINT BERTRAND DE COMMINGES à BAGNERES DE BIGORRE
Généralement , cette section du chemin se fait en trois étapes. Nous l'avons réalisé en quatre,, enchaînant le premier jour , l'arrivée à notre point de départ et une étape courte.
LES ETAPES :
J1. Saint Bertrand de Comminges – Nestier : 14km ( Alt mini 462m – maxi 646m D+500m)
PS. vous ne trouverez pas dans ce topo , les temps de parcours, ils sont gérables par chacun et dépendent de multiples facteurs (votre niveau de marche – vos choix d'arrêts multiples et divers en chemin – les conditions météo variables selon les saisons – l'état des chemins . etc )
Vu sa longueur, cette étape est tranquille et permet une petite mise en jambe , en vous habituant au chemin et aux paysages « collineux » et bien verts.
Vous traverserez de petits hameaux souvent déserts. Vous marcherez sur des chemins qui peuvent devenir boueux et glissants !
On passe par Saint Martin , Labat,Tibiran-Jaunac puis nous atteignons Lombrès et Nestier
Si, si en ce mois d'août caniculaire , nous avons eu la pluie !
Nous sommes en Pays de Neste
Première difficulté, ou dormir , ou manger, lorsqu'on ne réserve rien à l'avance ….
(NDLR. Habitué à des treks plus difficiles, il me semble que rencontrer quelques petites difficultés sur le GR78 n' est pas insurmontable!)
Pour le couchage à Nestier pas de problème , le maire nous autorise, aimablement, à planter notre tente pour un bivouac sur un carré d'herbe à la porte de l'église !
Pour le repas, le village possède un bel hôtel-restaurant gastronomique « le Relais du Casteras », ce n'est pas tout à fait la cuisine qu'un randonneur affectionne sur le plan calorique mais c'était très bon pour les papilles gourmandes !
J2 . Nestier – Esparros : 20,5km (Alt mini 467m – maxi 730m . Ascension 758m – Descente794m)
Le soleil est revenu et nous accompagnera tout au long de l'étape
On passe par Montsérié et Lortet puis Lindou et Labastide pour arriver au final à Esparros ; ça monte et ça descend , on est dans le nord du territoire de la vallée des Neste.
Pas franchement montagnarde , cette étape , toute en vert offre , au passage des cols , de belles vues sur les montagnes du Piémont Pyrénéen.
Montsérié, avec ses deux gîtes, peut être une option de fin d'étape en plus vous aurez une belle vue sur les montagnes du Cap d' Estibère et du Pic de Picharot.
Faites une pause à Lortet, agréable village qui enjambe la Neste et point de départ du GR 105 , chemin de la vallée d' Aure et le passage de la frontière espagnole au col d' Ourdissetou (2403m), vieux souvenir pour moi !
Enfin Esparros que l' on atteint après une interminable descente dans les bois
NDLR. C'est le problème de cette section du GR78 . Nous arrivons à Esparros croyant trouver une épicerie , un resto et un camping. Rien de tout ça ! L'épicerie est transformée en boutique touristique , le resto est fermé victime du Covid et le camping « Le Randonneur » signalé à Esparros est inexistant. Nous nous rabattons pour un gîte chez l 'habitant pour passer la nuit et d' un bocal de poulet basquaise acheté à la boutique pour le repas. Je garde en réserve mes précieuses boîtes de sardines pour le lendemain.
J3. Esparros – Moulin des Baronnies. 12Km (Alt mini 344m – maxi 617m ; Ascension 432m- Descente 553m)
Voilà , une étape courte et facile, mais il fait chaud en ce mois d'août sur les routes et sentiers des Baronnies.
Ici le GR78 est commun avec le tour des Baronnies. Le cheminement est le même que l' étape précédente , verdoyant !
On y emprunte des sentiers en sous-bois, de charmantes petites routes , on passe par Labourie , Espèche où le GR descend au bord du ruisseau Arros pour finalement nous mener au moulin des Baronnies.
Le lieu est accueillant et possède une belle structure d'accueil pour faire étape. Mais, nous avons le temps et l'après-midi devant nous pour continuer notre « route ». Nous traversons Bourg-de- Bigorre, Bonnemazon, pont sur le Luz pour arriver et faire « escale » à l' abbaye de l'Escaladieu.
Sur le GR et les villages traversés ce sont souvent les aboiements des chiens qui nous indiquent que les maisons sont habitées. Pas âmes qui vivent dans les ruelles surtout à l'heure de la sieste. Je mentirais, un pépé taillant sa haie nous a fait gentiment la causette , nous souhaitant , bonne marche !. Rares sont les voitures sur les portions de route , elles sont plutôt empruntées par des tracteurs.
Nous sommes au XIIè siècle, Le succès de la réforme cistercienne initié par Robert de Molesmes à Citeau, entraine un essaimage des abbayes se conformant à ses règles. L'Escaladieu à Bonnemazon est fondé en 1140. Aujourd'hui , on y organise des expositions et des concerts
Nous n'avons pas visité le gouffre d'Esparros ni les grottes de Labastide, l'abbaye sera notre seule visite culturelle, nous en profiterons même pour planter notre tente pour la nuit sur l'herbe du parking de l' Abbaye !
J4. Moulin des Baronnies - Bagnères-de-Bigorre. 22Km (Mini 332m -maxi 865m ; Ascension 1059m – Descente 867m)
Ce sera notre dernière étape et ma dernière boîte de sardines que je dégusterai dans le vallon du Luz,
Puis on traversera les hameaux et villages de Castillon, Bettes, Uzer. Villages oubliés,comme les autres, , repérables au clocher de leur église.
N'y cherchez pas de point de ravitaillement . Il faut marcher à pied pour se rendre compte de la désertification de nos territoires ruraux. Il faut frapper à la porte de quelques fermes ou se rendre à celle des cimetières pour trouver de l'eau.
Mais, il faut marcher à travers bois …
Monter jusqu'au col de la Palomières (810m) où les Bigourdans viennent prendre le frais . Nous , on a eu très chaud mais on a pu profiter d'un beau panorama sur le Pic du Midi de Bigorre .
Bagnères n'est plus très loin, une dernière fois , il ne reste plus qu'à descendre en sous-bois, aïe mes orteils (!) jusqu'à Gerde. Mon topo-guide de référence m'indique une possibilité de ravitaillement, de se restaurer , d'y trouver un café – je rêve d'une bière bien fraîche . Rien de tout ça , il fait chaud , très chaud, nous sommes en fin d' étape, c'est lundi tout est fermé et le camping affiche , complet !
Nous n' irons pas plus loin ! Marie-Pierre responsable du camping, nous permet de nous installer sur un coin d'herbe tendre, nous apporte une table et deux chaises et nous prépare un repas complet (salade composée – pâtes et légumes grillés , yaourt) porté sur un plateau. Royal !
Je vous conseille vivement « La Pommeraie » qui à deux pas (!) - trente minutes de Bagnères- a su garder dans un espace calme en pleine nature l'esprit camping Le lieu le plus accueillant de notre périple. Il faut dire que nous étions en fin de parcours
Fin de parcours
Après une nuit de repos . Nous rejoindrons , avec des curistes, par une navette gratuite. Bagnères de Bigorre. C'est ici que mes parents venait en cure dans les années 60. J'ai refait sans doute les promenades qu'ils faisaient dans les jardins de la ville.
C'est par bus , jusqu'à Tarbes puis en T.E.R jusqu'à Montréjeau et pour finir en bus que nous rejoindrons Saint Bertrand de Comminges
DEBRIEF
Que dire de plus au sujet du GR78. C'est une voie vers Compostelle pour ceux et celles qui recherchent la quiétude et la solitude. Je l'ai parcouru de Carcassonne jusqu'à Bagnères de Bigorre. En pratiquant le plus possible , l'autonomie et le bivouac, je n'y ai rencontré que quelques rares marcheurs.
Il est dans l'ensemble bien balisé. Bien qu'il traverse de nombreux hameaux et petite ville , il est bon par précaution de prévoir « un fond de sac », mais on est en France (!) vous trouverez toujours une solution pour vous ravitailler et dormir. Le chemin est agréable tout au long du Piémont et offre de belles vues sur la chaîne pyrénéenne par beau temps (!) - chargée pour moi de souvenirs de courses anciennes sur les cîmes -.
Il est abordable par la plupart des randonneurs, ce n'est pas un chemin de montagne, mais vous êtes dans les Pyrénées , l'été, il peut y faire très chaud et la météo est a surveiller, des risques d'orage sont fréquents en fin de journée.
Et à l'année prochaine , pour continuer le chemin . Ultréïa !
BONUS
Pour illustrer ce passage du chemin en Pays des Nestes et des Baronnies , deux vidéos
https://www.ccplateaudelannemezan.fr/galerie/les-baronnies/
https://www.grandsudinsolite.fr/147-65-hautes-pyrenees-l-etonnant--chemin-de-croix-pyrenees.html
et les liens pour visualiser dans ce blog mes étapes précédentes
http://www.geologica-rando.com/actus-rando/mon-chemin-de-compostelle
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