Posted on 3rd Nov, 2019 in GR Rencontre et découvertes
CAROUX , BUGARACH Les randos de légende
Je vous emmène pour des randos de légende , pour un voyage …. A travers des paysages magnifiques, des villages , des châteaux, des sites , qui ont inspiré l’imagination populaire Partons sur les traces des Géants, Cébenna et Rea , des Lutins Bug et Arach, de l’homme (ou de la femme ?) de Tautavel, des Cathares….
LE CAROUX, sur les traces de Cébenna
En approchant le Caroux, on ne voit qu’elle, cette femme allongée Cebenna. En quittant les bords du ruisseau d’Héric pour grimper sur les flancs de « la montagne de Lumière » laissez-vous emporter par la légende et vous verrez les rochers , les cascades, les ruisseaux, les forêts et les sentiers avec un autre regard.
La légende de la femme couchée
« En ce temps là vivaient les géants. Cruels, ils meurtrissaient la terre, dévastaient la nature, offensaient le ciel dans les batailles terribles qu’ils livraient sans cesse
Impuissants à les calmer, Terre et Ciel se mirent d’accord pour en détruire entièrement la race. Jupiter jeta la foudre dans leurs combats. La Terre tendit ses pièges.
Cébenna et Réa survécurent seuls. C’est que, contrairement à ceux de leur race, ils étaient doux et paisibles, allant la main dans la main, sensibles aux beautés de la nature, de l’aube, du crépuscule, aux charmes des fleurs, aux chants des oiseaux. Ils affectionnaient par dessus tout un plateau et un roc appelé Caroux d’où leurs regards pouvaient glisser par dessus vallées et monts, vers la mer aux horizons infinis.
« Qu’ils meurent ! » criait furieux le Dieu de l’Olympe, impatient de créer une race nouvelle.
La Terre, que tant de grâce et de douleur touchaient, hésita longtemps…puis céda enfin.
Un soir que l’air était parfumé et d’une grande douceur, Cébenna s’étendit sur le roc pendant que Réa remontait le lit du ruisseau d’Héric. Elle suivait d’un œil distrait de petits nuages roses courant sur le couchant. Surprise, elle sentit sous son poids le roc s’amollir, se creuser. Effrayée, elle lança ses bras et ses jambes en un brusque sursaut. La pierre devenue glu immobilisa ses membres, recouvrit son corps. Alors dans un suprême effort, elle renversa sa tête en arrière, poussa un cri de désespoir et d’agonie, et les larmes s’échappant de ses yeux tombèrent goutte à goutte dans les eaux du Rieutord. Réa, au cri poussé par Cébenna, voulut s’élancer vers elle. Hélas ! sous l’effort, ses pieds s’enfoncèrent comme aspirés par le lit du torrent. Il tomba à genoux pendant que ses mains s’appuyaient à la paroi rocheuse où elles demeurèrent fixées. Dans un effort surhumain où ses os craquèrent, il essaya d’échapper à l’étreinte…il s’enfonça jusqu’aux épaules, puis la glu rocheuse s’éleva, épousa la forme de sa tête, étouffant son dernier râle, pendant que l’Héric déferlait en grondant… »
Maintenant vous pouvez partir, à leur rencontre !
Pour un beau parcours sportif et aérien , parcourant le flanc sud du Caroux
Le massif est entaillé par de belles gorges, partons de la plus célèbre – les gorges d’Héric –
le ruisseau y a creusé de magnifiques vasques, invitation à la baignade
Nous n’attaquerons pas tout de suite « la montagne de lumière ». Cheminons d’abord par de beaux sentiers séculaires et découvrons les magnifiques hameaux de La Coste et St Martin de l’Arçon.
Il est temps maintenant de s’élever dans les chênes verts et les châtaigniers sur les flancs du massif, d’atteindre le col de la Pomarède, d’admirer la belle vire de la Roque Rouge. et de gagner, guidé par les cairns, le pied de la superbe cascade de l’Albine.
Encore un petit effort , passez quelques rochers rejoignez le sentier du Garel qui monte de Colombières , pour mériter une petite pause, au haut de la cascade, au Pas du Rat ….
Et se préparer à la longue transversale « casse-pattes » qu’est la piste des Biterrois. Le Portail des Cades franchi , vous êtes presque arrivés au bout des difficultés ….
L’Heric coule tout en bas mais la descente du beau chemin des Gardes est encore longue avant de retrouver le Pont des Soupirs.
BUGARACH, l’Olympe des Corbières
On l’appelle « la Montagne des sorcières » ou « la Montagne sacrée », il se veut un site ésotérique à la recherche de l’arche d’alliance, à l’observation de lumières mystérieuses, à son magnétisme issu de cavités mystérieuses !
Il peut être aussi l ’Olympe des Corbières avec sa légende :« il était une fois… deux gentils lutins Bugh et Arach. Ils voulaient implorer Jupiter pour qu’il délivre le pays des colères du dieu Cers , fils d’Eole. Afin de mieux se faire entendre, Buch grimpa sur les épaules d’Arach et fit sa prière à Jupiter qui se laisse fléchir et dresse dans les nues un promontoire protecteur, fait du mont même sur lequel s’étaient placés les deux lutins pour l’implorer. A l’abri de ce nouveau rempart, qui portera désormais le nom de Bugarach, toute la plaine du Roussillon et le plateau des Corbières ne craindront plus les colères désastreuses de Cers. Et elle est d’après la légende audoise l’origine des « monts de Bugarach ». Extrait de Folklore, revue d’ethnologie méridionale.
Je le connais mieux pour son intérêt géologique. !
Nous y sommes montés, un jour de mai. C’est une vraie montagne. L’itinéraire par « la voie de la fenêtre » est une véritable ascension engagée et spectaculaire.
Si le vent se lève et le mauvais temps s’en mêle, le passage de la cheminée des falaises jusqu’au trou de la fenêtre, peu devenir périlleux sur les rochers glissants. Du sommet, le panorama y est sublime …. par temps clair !
C’était le dernier épisode, de 4 jours passés, dans la partie la plus orientale des Pyrénées , les Corbières - imposante barre calcaire, coupée de gorges profondes et couronnée de citadelles médiévales – propices à de belles randonnées dans un superbe décor et aride paysage de maquis, garrigues, vignes et roches nues.
LES CHATEAUX
Juchées sur leur crête et éperon rocheux, on les appelle « les citadelles du vertige », ces ruines majestueuses et audacieuses semblent faire corps avec la montagne se distinguant à peine des rochers. Y monter , exige toujours un effort
Aguilar : En fond de décor le Canigou, à ses pieds le vignoble de Tautavel, sur son piton rocher, posé tel une couronne, le castel de l’ Aigle a fière allure.
Quéribus : Son donjon polygonal, avec sa haute salle gothique à pilier central, offre une vue splendide sur le Roussillon, les Pyrénées et la Méditerranée.
Peyrepertuse : Un géant endormi entre ciel et terre, se détachant sur 300m de dentelles de pierre, épousant la roche sur la falaise percée au sud d’une grotte au nord d’un abri sous roche.
LES GORGES
Les gorges de Galamus : l’Agly, issue des Hautes-Corbières, a incisé ici, verticalement, le chaînon calcaire de Galamus sur plus de 500 mètres de profondeur pour se frayer un passage vers la Méditerranée. Superbe.
Les gorges du Verdouble : un décor bucolique. L'eau s'y écoule par une succession de cascades, de marmites et de petits piscines naturelles creusées dans le rocher.
LES PECHS, CAUNES et SERRES
Ici, dans l’Aude, les pics qui se détachent dans le paysage, points culminants des chaînons calcaires , on les appelle les pechs. Ils sont de superbes belvédères qui se méritent en rando …. tout comme les serres ,ses barres calcaires aux nombreuses caunes, habitat de l’homme de Tautavel!
Moins connus que celui de Bugarach, le pech d ‘ Auroux, de son sommet en arête calcaire offre de splendides vues.
L’homme de Tautavel, Homo erectus, chasseur armé de son épieu de bois, a sans doute franchi comme nous le Trau del Cavall et parcouru les lapiaz de la Serre de Vingrau. Une progression aérienne et dans le vent, sur le fil du rasoir, entre chênes kermès, genévriers, cistes, bruyères, romarins et épineux . Un panorama époustouflant de la Méditerranée aux Pyrénées.
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