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Posted on 18th Sep, 2021 in GR Balades et randos

Je n'étais pas revenu cet été dans les gorges d ' Héric peut-être pour éviter la foule de touristes qui s'y presse. Mais rassurez vous , cela ne dure , comme sur nos plages languedociennes, que les mois de Juillet et Août. Le temps des vacances passé , les gorges d' Héric redeviennent ce lieu sauvage et magnifique qu'il m'est agréable de retrouver dès que Septembre arrive quand la nature reprend ses droits et où les larmes de Cébenna peuvent s'écouler à nouveau depuis le gouffre du Cerisier et venir caresser les rochers d' Héric où Réa s'est endormi, le calme revenu.

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Le parking du Haut Verdier est vide ce matin . Je pars pour un tour qui m' est à la fois familier et bien lointain . Car parcourir le Caroux , vous offre des visions et des réflexions différentes au cours du temps et des saisons. Vous y revivrez peut-être des souvenirs d'enfance , des promenades en famille, avec des ami(e)s , ou des moments de courses solitaires .

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Aujourd'hui , je souhaite refaire deux circuits qui rentrent bien dans les thèmes que j'ai choisi cette saison comme « fil » à mes balades : « nos chemins ont une histoire » et en particulier le Caroux et les gorges d'Héric s'y prêtent à merveille .

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On peut même , pour rentrer dans l'ambiance des gorges, commencer par une légende !

En ce temps-là vivaient des géants. Cruels, ils meurtrissaient la terre, dévastaient la nature, offensaient le ciel dans des batailles terribles qu’ils se lançaient sans cesse.

Impuissant à les calmer, Terre et Ciel se mirent d’accord pour détruire entièrement la race des géants. Jupiter jeta la foudre dans leurs combats. La terre tendit des pièges.

Cebenna et Réa survivaient seuls. C’est que contrairement à ceux de leur race, ils étaient doux et paisibles, allant main dans la main, sensibles aux beautés de la nature, de l’aube, du crépuscule, aux charmes des fleurs, aux chants des oiseaux. Ils affectionnaient par-dessus tout un plateau et un roc appelé Caroux d’où leur regard pouvait glisser par-dessus vallées et monts, vers la mer aux horizons infinis. « Qu’ils meurent », criaient furieux les Dieux de l’Olympe, impatients de créer une nouvelle race. La Terre, que  tant de grâce et de douceur touchaient, hésita longuement… puis céda enfin. Un soir que l’air était parfumé, d’une grande douceur, Cebenna s’étendit sur le roc pendant que Réa remontait le lit du ruisseau d’Héric. Cebenna suivait d’un œil distrait de petits nuages roses courant sur le couchant. Surprise, elle sentit sous son poids  le roc s’amollir, se creuser. Effrayée, elle lança ses bras et ses jambes en un brusque sursaut. La pierre devenue glue immobilisa ses membres, elle renversa sa tête en arrière, poussa un cri de désespoir et d’agonie et les larmes qui s’échappèrent de ses yeux tombèrent goutte à goutte dans les eaux du Rieutord. Réa, au cri poussé par Cebenna, voulut s’élancer vers elle. Hélas ! sous l’effort, ses pieds s’enfoncèrent comme aspirés par le lit du torrent. Il tomba à genoux pendant que ses mains s’appuyaient sur le rocher. Il sentit à son tour son corps se durcir et se confondre avec le rocher. Il comprit que les Dieux leur avaient jeté un sort et qu’ils seraient lui et Cebenna à jamais pétrifiés dans ce roc.

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Ses larmes coulèrent à son tour et formèrent le ruisseau d’Héric qui coule toujours dans les gorges et se mêle à celles du Rieutord pour l’éternité.

Cebenna donne son nom et ses formes au Caroux, repère visible de la méditerranée  qui guide encore aujourd’hui les marins qui cherchent le chemin du port.

Vous pouvez maintenant partir, vous ne pourrez qu' être sensible à cette beauté que la nature vous offre pendant les 5km que vous ferez à votre rythme en remontant le ruisseau d' Héric .

Si vous êtes curieux de géologie, vous pourrez aussi en admirant ces gorges creusées par le torrent et ces rochers , cet écrin de pierres qui a donné ses formes au massif du Caroux où l'on peut reconnaître le corps de Cebenna, éperdue de chagrin, couchée pour l'éternité, condamnée par Zeus à espérer l'amour sans jamais l'atteindre, comprendre comment s 'est formée cette montagne et que sont ces roches que peut-être vous découvrez.

NDLR ; pour ne pas encombrer cet article -pour en savoir plus- vous pouvez vous reporter à un autre article du blog http://www.geologica-rando.com/actus-rando/le-caroux-et-les-gorges-d-heric

Mais le Caroux c' est aussi des chemins ancestraux que vous foulerez, des voies antiques , des drailles et des routes historiques.

La conquête par l’homme n’y a été que passagère ,des temps les plus anciens à nos jours et c’est au rythme de nos pas qu’il se laisse un peu découvrir.

« … A peine a-t-on fait cinquante pas en grimpant le long de cette pente très raide que, si l’on s’arrête une minute pour respirer et si l’on se retourne, on est tout à coup saisi d’admiration (..) L’Orb, un peu maigre, serpente au fond de la vallée, laissant à découvert des roches micacées que le soleil , de temps à autre, allume ainsi que de gigantesques diamants. Et puis, si l’œil s’égare au-dessus de la rivière semée d’îlots, quel spectacle splendide que celui des épaisses forêts de châtaigniers prenant racine aux premiers mamelons de la plaine et se prolongeant avec leur frondaisons qui moutonnent sous le vent ou étincellent sous la lumière jusqu’aux crêtes sourcilleuses du roc de Caroux … ». Ferdinand FABRE – 1890

PREMIER ITINERAIRE :LE TOUR DE LA GLEIZE

Nous allons remonter les gorges d'Héric par la route bétonnée qui monte jusqu'à Héric , puis nous suivrons des drailles pour rejoindre Bardou et descendre sur Mons et nous finirons par une belle sente pour rejoindre le Verdier Haut.

Ces chemins sont aujourd'hui balisés à usage touristique , pour randonneurs, grimpeurs ou vététistes mais il est impossible de ne pas voir leur usage ancien tant leur empreinte est forte. Pour parcourir ces 5km et les 315m de dénivelé, selon que vous êtes sportifs ou promeneurs, vous mettrez entre 45mn et 2h .

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Oubliez la route bétonnée (mais il faut bien que les habitants qui vous accueillent à Héric puissent rejoindre la vallée de l'Orb) , pour admirer ce que vous offre le Caroux et les gorges:

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le ruisseau d'Héric dans cette partie basse avec ses succession de vasques , de biefs, de bassines idéales pour vos baignades.

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ces roches et ces rochers de gneiss et micashistes qui font la beauté de cette route avec ses vieux chênes verts et ses bruyères arborescentes

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Vous découvrez le hameau d'Héric avec ses petites maisons en pierres, aux toitures couvertes de lauzes et aux charpentes en châtaignier, ses ruelles étroites caladées et ses terrains en terrasses … et sa buvette bienvenue l'été.

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Vous quittez ici les gorges d'Héric pour « en traversée » rejoindre le superbe hameau de Bardou en suivant une magnifique draille.

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Cette liaison de 4,5km demande un petit effort puisqu'il vous faudra franchir un petit col ; le col de Bardou à 650m. avant de basculer vers le hameau . Mais , vous oublierez vite votre fatigue tant le chemin est beau : une sente en lacets, un beau sous-bois, des murets ancestraux, des calades et un petit ruisseau  font le charme de cette traversée

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Le plus beau est à venir . Même si on a tendance à l' oublier et même l'éviter en suivant le balisage (!) descendez à Bardou et flanez dans le hameau en respectant cet havre de paix qui est un exemple de ce que l'on peut réaliser dans le respect de la restauration d'un lieu: Bardou a une âme !Site d'expression artistique , Bardou doit tout à Klaus Erhardt. En 1967, cet homme découvre le village et décide de le rebâtir pierre par pierre, le hameau est aujourd'hui un trésor caché du Haut Languedoc

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Quittons Bardou, ses oies et ses paons, poursuivons notre route pour découvrir une autre merveilleuse draille qui va vous mener à Mons, en vous offrant de superbes vues sur la vallée de l'Orb.

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Pour terminer la boucle, vous emprunterez, plutôt que la route, un petit sentier balisé VTT pour rejoindre le Verdier Haut

Comptez 5 à 6h pour parcourir cette boucle pleine de surprises et de beauté à découvrir et réalisable par tout bon randonneur ...carousien !

DEUXIEME ITINERAIRE : D'HERIC AU CAROUX

Un long itinéraire qui nous conduit au sommet du Caroux en montant par le sentier de Gardes , en passant par la Table d' Orientation , qui traverse ensuite tout le Plateau , jusqu'à Douch. Le retour se fait par le GR7 jusqu' à Héric et la petite route bétonnée jusqu'au Parking des Gorges P1020941.JPG

Partir du bas des gorges d' Héric pour monter au sommet du Caroux en gravissant le versant Ouest du massif exige un effort soutenu. Vous emprunterez pour cela l'un des plus important sentier du Caroux, le sentier des Gardes ( souvenir d'une époque où les agents techniques de l'ONF s'appelaient des « Gardes Forestiers »

Ce sentier se découpe en 2 tronçons :

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1) Pont des Soupirs (200m) – col de Bartouyre (670m) - 40' à 1h

Aucune difficulté sur cette partie du sentier , il suffit de monter tranquillement marche après marche . Vous remarquerez le beau travail des anciens qui ont, au fil des ans et des saisons, tracés, montés, consolidés murets et chemins au cœur de ce versant abrupt couvert par une forte végétation de maquis où dominent chênes verts, bruyères arborescentes et châtaigniers.

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Dans les trouées des feuillages en vous avançant sur quelques rocs, vous aurez de belles vue sur le vallon d' Héric et sur les rochers qui font la renommée du Caroux, les grandes aiguilles du Rieutord.

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2) col de Bartouyre (670m) – Table d' orientation (1032m) – 2h15 (pour bons marcheurs !) à 3h.

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Après un court répit qui vous mène jusqu'à l' embranchement du sentier de Saint Martin de l' Arçon (710m) où vous quittez les balisage jaune et la boucle PR de Saint Martin, pour suivre des « ronds rouges » qui vont vous guider sur un tracé plus escarpé soumis à l'érosion jusqu'à la table d'orientation où se découvre la vallée de l'Orb.

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NB: En empruntant ces « pistes » du Caroux aux marques rouges, bleus , jaunes différenciées par des ronds, des carrés, et des triangles qui sont l'âme du Caroux. J'ai une pensée pour Guy Pistre , Henri Blanc (qui accompagnait un Sylvain Tesson, tout jeune, lorsqu' il venait grimper ici ou encore, mon ami André Théron

« Passant, cette porte franchie, tu deviens le gardien vigilant d'un sauvage jardin de roc, d'eaux vierges et de ciel. Marche, grimpe, nage, contemple, respire largement. Cet air de liberté, c'est l'âme du Caroux » Guy Pistre

La table d'orientation placée à, l' extrême bordure du plateau est le lieu idéal , pour avoir une vue magnifique qui s'étend de la vallée de l'Orb , tout en bas, à la Méditerranée qui scintille à l'horizon. On y vient facilement pour admirer ce magnifique panorama depuis Douch (897m) en traversant le plateau et en passant par le refuge de Font Salesse (1045m). La montée est tout à fait raisonnable, apte à tout promeneur.

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Je ne choisirai pas cet itinéraire direct pour rejoindre Douch, mais nous suivrons le GR7, moins parcouru, qui traverse intégralement le plateau du SW au NE et qui mène à Lafage et nous bifurquerons à la première intersection (PR) sur la gauche qui mène à travers la lande et les tourbières jusqu'au sommet du Caroux ( 4h ) marqué par un gros cairn (1091m)

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Au passage vous passerez à proximité de jasses en ruine (jasse de Joucla, jasse d' Alingrin, jasse de Bonnel), témoins d'un pastoralisme ancien .

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Il ne faudra pas plus de 45' pour rejoindre Douch (897m) par la « route de la honte », une large piste ouverte au bulldozer dans les années 70 à travers la hêtraie.

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C'était la fête à la châtaigne en ce WE d'automne à Douch. Nous pressons le pas pour rentrer . Nous retrouvons le GR7, grimpons au col de l'Ayrole (949m) où nous avons sur la droite une magnifique vue sur la montagne d' Arêt, couverte de bruyères. Ouvrez l'oeil, vous êtes tout à côté de la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage, il n' est pas rare en fin de journée, d'y observer des mouflons , emblème du Caroux.

Du col, nous plongeons dans la forêt de hêtres et de châtaigniers, inutile ici de chercher le balisage, la liaison entre Douch et Héric est évidente par ce vieux sentier (5h45) P1020948.JPG

Héric (514m) , le village est quasi désert en automne, les tables de la buvette sont rangées jusqu' à la saison estivale prochaine. Nous retrouvons la petite route bétonnée , empruntée la veille pour faire le tour de la Gleyzo, nous rejoignons le Pont des Soupirs en 1h.

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A cette heure tardive de la fin d'après-midi , les derniers promeneurs rejoignent le parking des gorges où quelques grimpeurs sont encore sur les parois de la montagne de Lumière où le soleil se couche. N'hésitez pas à vous rafraîchir dans une de ces nombreuses bassines qu'offre le ruisseau d'Héric , tout au long de son cours et de porter au passage un regard sur le magnifique gouffre du Cerisier

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Au total , nous aurons fait pas moins de 19km pour 1330m de Dénivelé , mais nous étions partis de Sain Martin de l'Arçon !

C' est un magnifique circuit qui offre toute les facettes du Caroux. Pour en faire moins vous pouvez vous contenter de monter au dessus des gorges d'Héric par la boucle PR au départ de Saint Martin de l'Arçon (le Parking est gratuit l'été!) (7,5km - 3h30 - Dénivelé 450m)

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