DU MAS D'AZIL à FOIX: chemins de mon enfance

Posted on 25th Jul, 2017 in GR Rencontre et découvertes

LES CHEMINS DE MON ENFANCE

Après mon « pèlerinage » sur les chemins du Pièmont pyrénéen, de Carcassonne au Mas d'Azil. Je voulais finir mon voyage par un retour sur les terres ariégeoises de mes ancêtres : le Plantaurel, ou plus exactement, la partie occidentale de ce massif calcaire qui traverse l'Ariège d'Est en Ouest du Mas d'Azil jusqu'à Lavelanet. C'est ici que sont mes racines, sur ces « petites pyrénées », mon terrain de jeu de mon enfance! Je vous invite au voyage !

Premier arrêt : La grotte du Mas d'Azil

Creusée par la rivière Arize, au cœur du massif du Plantaurel, la grotte du Mas d’Azil , est une véritable merveille de la nature, formée il y a 2 millions d’années. C'est la seule grotte en, Europe pouvant être traversée en voiture ! Ne passez pas trop vite : arrêtez-vous ! Empruntez à pied la passerelle qui surplombe la rivière avant d’entrer dans un espace muséographique. Grâce aux techniques virtuelles, la visite commence par la présentation de la formation géologique de la grotte puis le parcours se prolonge par un cheminement féerique dans la grotte et ses cavités pour y découvrir  la paléontologie, la vie des hommes durant la civilisation magdalénienne, le travail des fouilleurs. Une remarquable réalisation.

Deuxième arrêt : Le sentier du Solitaire

J'ai pris tout mon mon temps ce matin, pour revêtir les habits d’un berger, puis d’un poète, me mettre dans la peau d’un chevreuil, me glisser dans la coquille d’un escargot, et enfin survoler la vallée comme un choucas. Je suis parti à la découverte sur la corniche nord de la grotte du sentier appelé : « une vie de solitaire » Pas mal , après avoir marché 4 jours en solitaire !

Ce parcours de 3,5km est ludique, sportif mais bien sécurisé. Vous pouvez vous y aventurer sans crainte ! , C' est un sentier d'interprétation à travers les âges, d'un concept original et remarquablement documenté. Par son tracé aérien en corniche , il offre de superbes vues sur le village. A faire absolument en famille, si vous passez par le Mas d'Azil.

Ci-joint la fiche PDF du circuit : https://cnstlltn.com/Master/b4a721e6-84ca-4939-9782-f9e0b2080304/circuit%2012%20-%20solitaire%20copy.pdf

Troisième arrêt : Cadarcet – La ferme du Soulé

En quittant le verger de Sésame ,près d'Allières, sur la route de La bastide de Sérou, à ma grande surprise je découvrais le lieu-dit « Saintenac » et le château de la Barbe …

J'étais bien sur les traces de mes ancêtres. Seuls des noms entendus enfant demeuraient dans ma mémoire : Gayet…Nacheyres… Le Soulé.

C'est ici, tout près de Cadarcet , sur ce plateau agricole du Plantaurel , dans ces fermes qu'ont vécu mes grands-parents Anne et François et mon père . Il était important pour moi, aujourd'hui, de marcher sur leur trace, arriver au début du chemin de mon histoire et découvrir, réellement ces lieux, repérés seulement sur la carte.

Nacheyres et Gayet sont aujourd'hui de belles demeures restaurées, difficile pour moi de ressentir le lieu où mon père a travaillé dans sa jeunesse. On l'appelait , « Jean de Nacheyres ». « Gayet » la ferme où il fut dans sa jeunesse ouvrier agricole, est aujourd'hui une chambre d'hôte « La Casou del Tirou ». Je suis reparti d'ici avec une verrine de foie gras de canard et un pot de miel !

Mais c'est à « la ferme du Soulé » que j'ai retrouvé réellement mes racines et ressenti en moi beaucoup d' émotion et de présence. A part une tourelle rajoutée à la façade par le dernier propriétaire du lieu, rien n'a changé ici . Le temps s'est arrêté en ce lieu abandonné. Il m'a semblé retrouver sur le pas de la porte de la grande bâtisse, Anne et François Saintenac, mes grand-parents oubliés.

Dans la vieille étable où j'ai pu pénétrer , à côté des râteliers encore remplis de foin, oubliés aussi, accrochés au mur, trois colliers à vache en micocoulier façonnés sans aucun doute par mon grand-père. Je les ai emportés avec moi pour leur redonner vie.

Quatrième arrêt : Foix – Boucheyres - les rives de l'Ariège.

Il m'a suffit de faire quelques kilomètres pour me retrouver cette fois-ci sur les terres de ma grand-mère. Les paysans du siècle dernier , marchaient eux aussi beaucoup, mais c'était pour mener leurs bêtes au foirail ou y vendre. quelques volailles. En passant sous les rochers du Lion de Caralp et apercevant du haut du col del Bouich , les trois tours du château des comtes de Foix , j'imaginais leur rencontre un matin, sur le marché de la ville, un jour de foire !

Mais aujourd'hui , c'est d'autres souvenirs que je souhaitais réveiller en moi en retournant sur un terrain de jeu de mon enfance.

Si, vous vous arrêtez à Foix, vous n'éviterez pas , une promenade dans le nouveau parc de verdure de Boucheyres, créé sur la rive de droite de l' Ariège en continuité directe avec les installations sportives établies en rive gauche, grâce à une passerelle piétonne enjambant la rivière. Il constitue le 1er aménagement paysager de grande envergure pour la ville de Foix, implantée sur un « verrou », au milieu de la chaîne du Plantaurel. Le parc répond à une grande attente de la population fuxéenne : parcours de santé avec ateliers Fitness en sous-bois, promenade de berges, équipements de jeux avec tyrolienne et pyramides de cordes, terrain de pétanque, théâtre de verdure et aire de pique-nique. La dimension écologique est aussi présente avec un cordon de ripisylve préservé. Parc paysager, ornemental, sportif, poumont vert... Bouychères est tout cela à la fois ….

Mais pas seulement !!!! ..... C'est aussi, le terrain de jeu de mon enfance retrouvé ainsi aménagé !

Comme les enfants d'aujourd'hui , j'ai eu aussi 10 ans …. mais il y a de cela plus de60 ans !…

Ici, au bord de l'Ariège, il y avait une ferme, celle de de mon oncle Alexis et de ma tante Rosa, pas loin et au-dessus en bordure de l'ancienne national 20, à la sortie de la ville, cours Bouychères, il y a encore une maison, c'était celle de ma grand-mère. Il suffisait de suivre la voie ferrée pour relier les deux bâtisses et de passer sous un petit tunnel pour rejoindre les prés et les bois qui bordait l'Ariège dans un passage ou la rivière était encore sauvage, ,un « verrou », que nous descendions mes cousins et moi sur de grosses chambres à air de camion !!!

Ici chaque été nous nous nous retrouvions pour y construire nos cabanes en roseaux et fougères, confectionner nos arcs et nos flèches en branche de noisetiers, nos lignes pour pêcher les « rabotes », creuser notre piscine pour nos baignades et une rigole pour nos courses de petits bateaux en bois, chercher les galets les plus ronds de l'Ariège pour nos parties de pétanque, créer nos parcours d'accrobranche dans les arbres avec des lianes. Aujourd'hui , j'en garde encore enfouis au fond de ma mémoire de merveilleux souvenirs. C'était notre territoire secret, notre espace de liberté, c'était notre parc de Boucheyres à nous, on l'appelait « l'île » et « la roche plate ».

J'y suis revenu presque les yeux fermés ce dernier dimanche de Juillet....

Nos « rapides » sont aujourd'hui équipés pour la pratique des sports en eaux vives, les rives de la rivière ont été aménagées pour renforcer le courant et les plages au sable blanc que mon oncle Alexis récoltait à la pelle avec labeur ont disparu. Disparus aussi les près qui bordaient la rivière et les vaches de Mr Fériol....et c'est en me frayant un passage au milieu des ronces , des fougères et des orties que j'ai atteint les yeux fermés « ma roche plate ».

Aujourd'hui, l'eau de l'Ariège a perdu sa limpidité et ses rabotes, le lit de la rivière est envahit par les herbes, les petits peupliers où nous nous prenions pour Tarzan ont bien grandi. Seuls, subsistent au milieu de l'eau, nos gros rochers aux noms qui sonnent encore dans ma mémoire , « le Sauvage » , « le Solitaire », « le mur des Nageurs » où nous avons appris à nager et où nous nous sommes faits quelques frayeurs. Je voulais retrouver ce lieu de mon enfance.

60 ans après .... il est devenu un parc de loisir , mais pour moi il restera « mon île  aux souvenirs ».. pour ne pas dire , trésor !
Merci, enfin à ma tante Maria de nous avoir laissé tant de liberté ! Merci, à toi Nic, d'avoir partagé avec moi, ces moments forts si recherchés. A vous, Maryse, Annie, Christian mon cousin, vous étiez mes compagnons de jeux , vous êtes les seuls à avoir encore des souvenirs de ses temps joyeux de notre enfance où les passages des trains nous servaient d' horloge, je vous dédie ses quelques lignes écrites avec beaucoup d' émotion.